Le dernier salon où l’on cause de René Guénon
Chers camarades, nous pouvons avant tout remarquer une chose : il y a peu de zones de commentaires sur les grands médias où « ça discute, dispute » René Guénon !
Nous pouvons aussi admettre son travail de recherche considérable, ainsi que la pertinente subtilité de ses correspondances.
René Guénon est un auteur difficile, élitiste, mais je ne sais pas si « il a peu de bons lecteurs ». Pour moi, son travail est un tableau de maitre devant lequel il n’existe pas une bonne ou une mauvaise interprétation, nous ressentons un lien direct, nous marchons sur le pont qu’il crée, ou pas. Elaborer une critique sur la perspective erronée de sa métaphysique, c’est disserter de l’invraisemblance des visages de Picasso. Guénon offre une autre perspective, et il est le seul à la proposer. Il n’a pas construit d’école, et ses héritiers sont tous autoproclamés.
Je n’ai jamais rien compris à la Bible. Je peux reconstruire l’intention, mais cela me demande un effort important, ou l’aide d’un interprète. Je n’arrive pas à m’extraire de la dichotomie : point de vue - universel. Je ne suis pas insensible à la parole du Christ, mais sans les étoiles des dieux maudits (J. M.) le ciel n’est pas achevé. Sans l’axe du monde de Guénon l’épée du Christ est incomplète. N’est-ce pas pour s’adapter aux différents points de vue que les messages sont multiples ? Ce qui donne un sens à : « l’unité transcendante des religions » n’est pas le syncrétisme des doctrines, mais leurs convergences.
La force de Guénon est de nous relier à d’autres auteurs : A.K. Coomaraswamy pour ses études du sens caché et sacré de la pratique des arts () ; et évidement J. Evola (Révolte contre le monde moderne) qui est probablement le complément indispensable, celui qui offre des perspectives plus humaines (incarnées) à l’œuvre de Guénon.
La mise en pratique du travail de Guénon nait du voyage sur le chemin nouveau qui se manifeste après lui. Il considérait l’initiation comme devant nécessairement procéder d’un rite pratiqué au sein d’une tradition authentique et continue, mais pouvons-nous, sans être qualifiés d’hérétiques, considérer l’œuvre de Guénon comme un passage, ou, du moins, comme une fenêtre sur le tout. Libre à chacun de contempler à travers elle, il en existe bien d’autres. L’important étant de ne pas arrêter son regard sur les carreaux.
Une fenêtre ne se trompe pas, elle est limitée par sa nature.
Libre selon l’esprit
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