La Russie a l’intention d’ouvrir à l’étranger trois bases navales. Les marins et les matelots retourneront à Cam Ranh, au Vietnam, et à Lourdes, à Cuba, tandis que les amiraux iront aux Seychelles, populaires auprès de touristes fortunés, écrit lundi le quotidien RBC Daily.
"Au niveau international, on étudie la création des points de maintenance sur le territoire de Cuba, des Seychelles et du Vietnam", a déclaré à RIA Novosti le commandant en chef de la marine russe, le vice-amiral Viktor Tchirkov. Ces sites sont destinés à accueillir les navires à quai pour faire le plein de carburant, de nourriture et d’autres produits ménagers.
A l’heure actuelle, la Russie dispose seulement de la base syrienne de Tartous. Cependant, en raison des tensions en Syrie les navires russes évitent d’entrer dans ce port.
En ce qui concerne Cuba et le Vietnam, il serait plus approprié de parler d’un retour. La décision de renoncer à la présence dans ces régions stratégiquement importantes a été prise au début du siècle.
La base du port de Cam Ranh a été supprimée en 2001 après le refus de prolonger l’accord à des conditions payantes (l’URSS, puis la Russie, utilisait la base gratuitement).
La même année il a été également décidé de supprimer le centre d’espionnage de Lourdes. Comme dans le cas de la base de Cam Ranh, on parlait de l’inopportunité économique, ainsi que l’inefficacité générale des bases militaires étrangères.
Le Vietnam est prêt à offrir à la Russie la chance de créer un site logistique, mais n’a pas l’intention de mettre à disposition son territoire pour accueillir des bases militaires russes, a déclaré vendredi le président vietnamien Truong Tan Sang.
On ignore combien coûteront les nouveaux plans de la marine. "Il n’existe aucun marché de bases navales, déclare Alexandre Khramtchikhine, expert de l’Institut d’analyse politique et militaire. Par exemple, l’entretien de notre base en Arménie est pris en charge par le pays d’accueil, ici tout est individuel."
"Les Seychelles, en dépit de leur exotisme, sont le lieu de déploiement le plus logique, parce qu’un navire pour la lutte contre la piraterie se trouve en permanence dans l’océan Indien, et cet endroit convient parfaitement en tant que base temporaire", indique Alexandre Khramtchikhine.
Selon l’expert, Cuba et le Vietnam sont également une bonne chose, mais la Russie ne dispose pas de flotte ayant besoin de points de maintenance dans ces pays. "Certes, on pourrait louer à l’avance des bases pour des navires en chantier ou en projet, mais je ne suis convaincu que c’est utile", a-t-il déclaré.
Selon le vice-amiral Tchirkov, rien que la flotte de la mer Noire recevra jusqu’à 20 nouveaux navires avant 2020, dont six frégates et six sous-marins.