Denis Masseglia, président du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) estime que la France a un potentiel de 40 médailles à Rio. La France va-t-elle obtenir 40 médailles et faire mieux que les 34 médailles de Londres ? Nous l’espérons même si cela s’annonce difficile... Le sport reste une science inexacte, faite de surprises et de déceptions, et pour l’instant, les déceptions s’enchaînent dans le camp français. Sont-ce de réelles contre-performances ou les concurrents qui ont augmenté leur niveau ?
Nul doute que si les résultats des Français continuent en ce sens, de grandes questions vont être posées sur la politique nationale du sport de haut niveau, comme on a pu le voir lors du dernier échec de l’équipe de France de rugby à la Coupe du monde ou pour l’équipe de France de foot, fut un temps. Mais d’ores et déjà, nous pouvons apporter une analyse sur les questionnements liés au niveau psychologique des athlètes tricolores.
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Pendant très longtemps, les entraîneurs comme les sportifs ont déconsidéré cet aspect de leur préparation. Ils le percevaient comme annexe ou misaient sur « l’expérience ». Les plus sceptiques ne portaient même aucun intérêt aux psys, puisque le principe de la sélection naturelle du sport fait que « les meilleurs restent à la fin ». Teddy Riner, le porte-drapeau de l’équipe de France à Rio a lui réalisé un travail avec une psychologue du sport. Très à l’aise et satisfait de cette relation, il note ainsi le retard de la France par rapport à certaines nations :
« Dans les équipes étrangères, les psys font partie intégrante du staff. En France ? Rien. C’est inadmissible. [...] On a besoin d’avocats pour gérer nos contrats, et de psys pour le mental. »
Nous-mêmes, nous ne sommes pas exempts de tous reproches. Nous avons pâti d’un manque de coordination et avons souffert de l’image de certains intervenants aux expériences plus ou moins réussies. Trop longtemps, des personnes aux pratiques mystérieuses – pour ne pas dire charlatanesques – fort éloignées des bases scientifiques que la recherche a pourtant établies, ont ainsi gravité autour des sportifs. La pire expérience est certainement celle de Christine Arron, en 2004, avec sa « psychothérapeute énergéticienne ».
Fort heureusement, la formation des intervenants en psychologie du sport a beaucoup évolué. On distingue aujourd’hui deux types d’intervenants : les psychologues du sport et les préparateurs mentaux.