Depuis dimanche soir plusieurs raffineries et dépôts de carburants de Total font l’objet de blocages des agriculteurs. « Nous avons entre 70 et 160 personnes sur 13 sites, et un quatorzième va être bloqué à partir de 9h30, celui de Donges en Loire-Atlantique », a indiqué lundi matin Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, premier syndicat agricole français qui, avec les Jeunes Agriculteurs (JA), a appelé à ce mouvement pour trois jours reconductibles. Les agriculteurs protestent notamment contre l’importation d’huile de palme sur le marché des biocarburants ne respectant pas les mêmes normes qu’eux.
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Rien ne sort et rien ne rentre au dépôt de carburants de #Grigny , bloqué par les agriculteurs depuis 2 heures ce matin. #AFP pic.twitter.com/7LBfIPZYVx
— Myriam Adam (@AdamMimi) 11 juin 2018
« Des blocages illégaux »
Sur RTL lundi matin, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, a dénoncé des blocages « illégaux » et assuré qu’il n’y aurait « pas de pénurie d’essence » appelant les automobilistes à « la responsabilité ». « Il ne faut pas se précipiter dans les stations-service » a martelé le ministre. « Il ne faut surtout pas que les gens paniquent car la psychose entraîne la pénurie », indiquait au Figaro, début juin, l’Union française des industries pétrolières (Ufip).
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L’huile de palme
Les griefs des agriculteurs ? Ils sont multiples. Sous le mot clé #SauvezLesAgri, la FNSEA, principal syndicat agricole, appelle à mener une action pour dénoncer les « contradictions » du gouvernement. Ce dernier exige de ses agriculteurs des normes qu’il n’impose pas aux produits agricoles importés, et notamment l’huile de palme.
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La loi Alimentation
Autre sujet de discorde majeur, la loi Alimentation. Adoptée en première lecture et examinée à partir du 26 juin par le Sénat, elle instaure, selon le syndicat, « de nouvelles charges ». La FNSEA exige notamment la réintroduction d’un amendement sur l’interdiction d’importer toute denrée produite en utilisant des substances phytosanitaires interdites dans l’Union européenne, même à doses résiduelles. Les agriculteurs craignent également les répercussions de la baisse annoncée de 5% du budget de la politique agricole commune (PAC). Pour rappel, la France reçoit 9,1 milliards d’euros d’aide chaque année, sur un budget total annuel d’environ 50 milliards d’euros.