Lorsqu’Israa Abdel Fattah (photo) sortit de la prison d’El Kanater, cette soirée du 23 avril 2008, elle n’en croyait pas ses yeux. Elle était finalement libre après 18 jours d’emprisonnement.
Vêtue de la version féminine de l’uniforme des prisonniers égyptiens, une sorte de drap blanc couvrant le corps et les cheveux, la mine défaite et les yeux hagards derrière ses lunettes métalliques, elle chercha avidement un visage familier. Elle traversa la grille de métal et, apercevant sa mère, se mit à courir en sa direction. Elle se jeta à son cou et la serra si fort dans ses bras qu’on eût dit que les deux corps n’en formaient plus qu’un. La ferme accolade déclencha une longue crise de sanglots chez la fille que la mère chercha, non sans peine, à endiguer avec de pathétiques consolations.
Retransmise à la télévision nationale, cette scène a ému toute l’Égypte et le mythe de la « Facebook Girl » était né.
Il faut dire que la mère avait remué ciel et terre pour la libération de sa fille. En effet, deux jours plus tôt, elle avait payé une annonce publiée par le quotidien Al-Masry Al-Youm implorant « le cœur de monsieur le président de la République, monsieur Hosni Moubarak, le cœur de madame Suzanne Moubarak et le cœur de monsieur le ministre de l’Intérieur, M. Habib El Adli » de libérer sa fille [1]. Elle déclara elle-même à la caméra, entre deux hoquètements, que si elle avait su que son action la mènerait dans une geôle, elle n’aurait rien entrepris. Mais qu’avait-elle fait de si répréhensible pour avoir mérité l’emprisonnement, attiré l’attention des médias et provoqué une levée de boucliers de la part d’organisations de défense des libertés ?
Les activistes égyptiens et le financement américain
Israa Abdel Fattah est une cyberactiviste qui a milité dans plusieurs organismes pro-démocratie.
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