La découverte au Canada de ce qui pourrait constituer le deuxième site viking en Amérique relance les spéculations sur leur parcours dans le Nouveau Monde.
Christophe Colomb est-il véritablement le premier découvreur de l’Amérique ? Une équipe d’archéologues dirigée par l’Américaine Sarah Parcak a mis au jour au sud-ouest de l’île canadienne de Terre-Neuve des vestiges qui pourraient bien avoir été un bâtiment érigé par les navigateurs scandinaves, ont-ils annoncé vendredi. Soit 500 ans avant Colomb.
Jusqu’à présent, la présence Viking en Amérique n’avait été confirmée qu’à l’extrême nord de Terre-Neuve, à l’anse aux Meadows. Les fondations de huit bâtiments, ainsi que des artefacts, avaient été découverts dans les années 1960 à l’emplacement de ce qui, selon les archéologues, avait constitué un village habité par ces Européens entre 900 et 1050.
À l’aide de relevés satellites, Sarah Parcak a identifié le site de Pointe Rosée, à 500 km au sud de l’anse aux Meadows, puis y a mené deux semaines de fouilles en juin dernier. Outre un foyer destiné à une forge, les fouilles ont permis de découvrir des traces de charbon de bois et neuf kilogrammes de scories, c’est-à-dire des résidus de fer transformé à partir de tourbe, un procédé bien connu des Vikings, qui n’étaient pas de grands mineurs.
Un lieu fréquenté entre 800 et 1300
En utilisant la datation au carbone 14, l’équipe de Sarah Parcak a conclu que le lieu découvert a été fréquenté entre 800 et 1300, soit lorsque les navigateurs scandinaves sillonnaient l’Atlantique Nord. « C’est très excitant, on savait que l’anse aux Meadows, ça leur servait à faire une escale pour explorer plus loin. Cette découverte donne espoir de trouver un site occupé plus longtemps et de manière plus significative », a indiqué Karyn Bellamy-Dagneau, une historienne canadienne spécialiste du Moyen-Âge scandinave.