La situation est toujours tendue dans le nord du Kosovo. Au début du mois, des militaires de la KFOR, la force de l’Otan déployée dans cette ancienne province serbe, ont ainsi dû faire face à la colère de Serbes kosovars alors qu’ils tentaient de démanteler une barricade sur une route près de Rudare, au nord de ce territoire.
Au cours de ces heurts, deux soldats allemands de l’Otan ont été blessés, de même que 3 militants serbes. L’unité de la KFOR a été obligée de tirer des balles en caoutchouc et à lancer des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants serbes, qui protestaient contre la venue, dans ce secteur où ils sont majoritaires, de policiers kosovars albanais.
Cela fait maintenant des mois que cette situation dure. Et ce 19 juin, la KFOR a été visée par deux grenades à main lancées à l’aube contre ses baraquements situés dans le nord de ce pays qui a proclamé son indépendance en 2008.
« Une (grenade) a explosé, l’autre non. Elle se trouve au milieu de la route et bloque le trafic » a indiqué la force de l’Otan, qui a précisé que l’incident avait eu lieu près du passage frontalier de Brnjak, au centre d’un bras de fer entre la population serbe et les autorités de Pristina depuis l’été 2011. « Un soldat de la Kfor a subi un perte temporaire de l’ouïe et aucun dégât matériel significatif n’a été rapporté » a encore affirmé la même source. Selon le ministère de la Défense, à Paris, il s’agit d’un militaire appartenant à l’escadron d’éclairage et d’investigation (EEI) du 1er régiment d’infanterie de Marine (RIMa).
Cela étant, si la KFOR est souvent prise à partie, les Serbes, et en particulier les chrétiens orthodoxes, craignent son départ, étant donné qu’elle protége les lieux de cultes, comme le monastère de Decani. Le métropolite de Razka et Prizren, Mgr Thédose Sibalic, a appelé la communauté internationale, rapporte La Vie, pour que soient maintenues les missions de l’ONU et de l’Otan au Kosovo, « seules garanties actuelles contre l’extrémisme et l’oppression ».
Et l’hebdomadaire catholique de souligner que, depuis 1999, « 150 lieux de culte orthodoxes y ont été vandalisés ou détruits » et que la « minorité serbe du Kosovo, noyée dans de minuscules enclaves au milieu d’une population musulmane dans son immense majorité, craint pour sa survie ».