Pour savoir qui parle, et d’où il parle, ne jamais oublier que Les Inrocks sont l’organe hebdomadaire sociétal de la Banque Lazard (Europe) dirigée par le banquier Matthieu Pigasse.
« Il est responsable mondial des fusions-acquisitions et du conseil aux gouvernements de la banque Lazard, dont il est directeur général délégué en France ainsi que propriétaire et président des Nouvelles Éditions indépendantes (qui contrôle le magazine Les Inrockuptibles et Radio Nova), et actionnaire du Groupe Le Monde et du Huffington Post. » (Source : Wikipédia)
La « messe » est dite.
Le journal Les Inrocks, en perdition depuis des années, a été sauvé de la débâcle par le banquier punk qui avait besoin de sa danseuse, et aussi d’un petit titre de presse en déficit chronique, ce qui permet à un groupe financier de payer moins d’impôts. Même les derniers 329 000 euros de subvention (annuelle) ne suffisent pas à payer les dizaines de CDI maison.
En face, de l’autre côté du fleuve du Bien, les sites de réinformation cartonnent. il serait peut-être temps que le Système et ses représentants se posent les bonnes questions... au lieu d’utiliser des Igounet et des Reichstadt, que personne ne lit et ne respecte tant ils travaillent objectivement au profit du pouvoir sioniste, pour tenter de contrer la contre-information qui monte du Net.
Alors que l’opinion publique salue la mort d’une figure du négationniste, sur internet, les sites complotistes, antisionistes et antisémites rendent hommage à leur martyr.
Robert Faurisson a-t-il popularisé le négationnisme ? Quelle était, cinquante ans après ses premières déclarations publiques, son audience ? Il faudrait pour répondre, s’accorder sur ce dont il est question. Cet universitaire qui rêvait de grandeur a renouvelé le négationnisme de la vieille extrême-droite française pétainiste ; a su agréger les tendances des années 1970 et 1980 ; a incarné, enfin, un renouveau du négationnisme, complotiste et « antisioniste », relayé massivement sur Internet. Pour tous ces groupes différents mais pas toujours distincts, il est « le professeur Faurisson », une référence intellectuelle et scientifique dans un monde clos à la recherche de repères pouvant paraître crédibles et, relativement, présentables.
Bien que l’auteur d’une tribune dans Le Monde en 1978, et l’invité de l’antenne d’Europe 1 en 1980, très vite, Robert Faurisson cesse de faire illusion auprès du grand public et des médias et perd à deux reprises des procès qu’il a attenté pour diffamation : l’un contre Robert Badinter, ancien Garde des sceaux, l’autre contre Ariane Chemin, journaliste au Monde. Ce négationniste est officiellement « un menteur professionnel », « un falsificateur », et « un faussaire de l’histoire ». C’est sur Internet que ses thèses ont eu le plus grand écho.
Il est mort ce dimanche 21 octobre. Depuis, les médias se sont fait l’écho de son parcours. L’historienne Valérie Igounet, auteure d’une biographie de l’individu (Robert Faurisson, portrait d’un négationniste, Denoël, 2012), nous confiait être surprise du nombre de sollicitations qui lui ont été présentées. Simultanément, un autre ensemble de réseaux et de médias rend hommage au « professeur Faurisson », portant un discours radicalement différent mais construit.
Alors qu’il était mis au ban de la communauté scientifique et de la scène publique, l’homme s’est réfugié dans le monde parallèle du web (où les lectures se comptent en millions d’après les chiffres de similarweb). Vidéos et articles y reprennent ses « travaux » et « recherches », face aux impostures des « soi-disant historien »s, et des condamnations en justice présentées comme le musèlement d’un homme qui tente de clamer la vérité.
Leur « professeur Faurisson »
Entre lui et la fachosphère, l’acmé a lieu en 2008. Le 26 décembre de cette année, Robert Faurisson fait une entrée fracassante sur le devant de la scène en se disant « antisioniste ». Dieudonné le reçoit lors de son spectacle au Zénith sous un tonnerre d’applaudissements, pour lui remettre le prix de « l’infréquentabilité et de l’insolence ». En présentant le négationniste d’alors 79 ans, l’humoriste dit vouloir simplement réaliser « un coup d’enfer », il « ne le [connaissait] pas il y a quelques années », mais il est certain que Robert Faurisson est « une personne qui va les [le terme est, dans sa bouche, volontairement ouvert à interprétation. NDLR] faire grimper au rideau ».
Ce n’est pourtant pas une rencontre hasardeuse qui amène ce négationniste du siècle dernier au cœur d’une nébuleuse antisioniste et complotiste moderne. Valérie Igounet nous explique qu’à la même période, « on parle déjà de lui sur Égalité et Réconciliation [le site d’Alain Soral. NDLR], il est au cœur de cette nouvelle vague. Il fait de nombreuses interviews, notamment sur méta tv. Il est alors complètement conscient de ce qu’il fait ». Alain Soral, dans sa vidéo d’hommage, affirme avoir « peut-être fait beaucoup pour que Dieudonné rencontre Faurisson ».
Derrière la « liberté d’expression »
C’est progressivement que se mettent en place les conditions propices à l’arrivée d’un personnage tel que Robert Faurisson dans cet univers fermé. Rudy Reichstadt, fondateur de Conspiracy Watch (l’Observatoire du conspirationnisme et des théories du complot) est revenu pour nous sur ces différentes étapes. On trouve d’abord Thierry Meyssan, fondateur du réseau Voltaire pour la liberté d’expression. En 2001-2002, il adhère aux théories du complot concernant les attentats du 11 Septembre. « À partir de 2003, des liens apparaissent avec l’Iran et le Hezbollah », et, en 2005, le conseil d’administration du réseau est brièvement remanié pour y faire entrer Claude Karnoouh, un ancien historien négationniste ayant soutenu Robert Faurisson dans les années 1980.
Dans un second temps, on voit apparaître, autour de Thierry Meyssan Dieudonné et Alain Soral. Tous deux participent, en 2005, à la grande réunion internationale « Axis for Peace », que l’historien Jean-Yves Camus décrit alors comme « la coalition des antisionismes antagonistes ». Elle se déroulait à Bruxelles. En 2007, Dieudonné se lance dans la campagne présidentielle, mais n’obtient pas les parrainages nécessaires. À ses côtés, on trouve, notamment, Ginette Hess-Skandrani, exclue des Verts pour ses propos pro-négationnistes, ou Maria Poumier, qui sera présente, en 2012, à Téhéran au côté de l’humoriste et de Robert Faurisson, et qui est aussi auteure d’un article-hommage sur son site. Rudy Reichstadt résume : « à mon sens, dès 2006-2007, la connexion avec la mouvance négationniste est déjà en place ».
Une nouvelle jeunesse
Ainsi, à partir de 2008, Robert Faurisson fait son entrée dans un milieu déjà sensibilisé à ses idées et retrouve, avec elles, une nouvelle jeunesse. Sa « phrase de 60 mots », prononcée pour la première fois sur Europe 1 en 1980, trouve tout son sens dans ces milieux sensibilisés à la cause Palestinienne et au rejet d’Israël :
« Les prétendues chambres à gaz hitlériennes et le prétendu génocide des Juifs forment un seul et même mensonge historique qui a permis une gigantesque escroquerie politico-financière dont les principaux bénéficiaires sont l’état d’Israël et le sionisme international et dont les principales victimes sont le peuple allemand – mais non pas ses dirigeants – et le peuple palestinien tout entier. »
[...]
Valérie Igounet et Rudy Reichstadt s’accordent pour dire que Robert Faurisson, s’il a pu donner un temps l’illusion d’une démarche apolitique intellectuellement critique, vient bel et bien d’un milieu d’extrême droite aux origines pétainistes. Il apparaît lors de conférences communes aux côtés d’Ernst Zündel, négationniste allemand se réclamant du national-socialisme et d’Adolf Hitler. Mickael Prazan et Valérie Igounet ont réalisé, sur ce sujet, le documentaire Les faussaires de l’histoire. Quoiqu’il en soit, auprès de ce nouveau public présent sur internet, le « professeur Faurisson », retrouve « la vedette », qu’il a cherché à avoir toute sa carrière, nous explique Valérie Igounet. Comme dans les années 1970, son « habileté médiatique », et l’utilisation de son aura universitaire lui assurent un statut prestigieux auprès de son nouveau public.
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Alain Soral, vendredi 26 octobre, a publié une vidéo de 20 minutes, allongé en pyjama blanc rayé sur un canapé orange, regardant le plafond, à la manière d’une consultation chez un psychiatre. Il tient à y expliquer « cette sensibilité qui amène à se poser des questions et à se tourner vers les travaux du professeur », et son « combat indiscutable, on va le dire comme ça puisqu’on a pas le droit de le discuter ». Il explique comment, arrivant à Paris, il a « découvert d’autres juifs que les juifs que le cinéma américain nous montrait », et « des gens qui étudiaient l’histoire de façon dépassionnée, beaucoup moins idéologique ».
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Pour Rudy Reichstadt, Vincent Reynouard désormais est « le gardien du “temple faurissonien”. Il fait du négationnisme une véritable croisade personnelle ». Inquiet, le fondateur de Conspiracywatch nous rappelle quelques chiffres. D’après un rapport commun avec l’institut Jean Jaurès, 2% de la population considère, « à propos du génocide des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale », que « c’est une exagération, il y a eu des morts mais beaucoup moins qu’on le dit ». Un autre rapport commandé par la Fondation pour l’innovation politique et réalisé par l’IFOP en 2014, avance le chiffre de 16% pour quantifier la part de la population française croyant en l’existence d’un complot sioniste mondial.