Après la défaite de Dien Bien Phu en 1954, 1 160 rapatriés sont installés « provisoirement » dans un camp entouré de barbelés, à Sainte-Livrade-sur-Lot, au cœur du département du Lot-et-Garonne.
Du provisoire qui dure. Oubliés pendant plus d’un demi-siècle dans leurs baraquements de fortune, ils vont être relogés à la fin de leur vie. Un deuxième déracinement ? Pour Paris Match, ces vieux Indochinois ont accepté de se raconter, avec mélancolie et discrétion.
Assise à la terrasse de son pavillon flambant neuf, Vo Thi Hong Legrand, 83 ans, regarde la maraîchère passer à vélo. Cette dernière porte le chapeau conique typique des Asiatiques. « Elle vient nous proposer des produits du pays : du liseron d’eau, de la coriandre, de la citronnelle, de la menthe, de l’ail… Mais moi je n’en ai pas besoin, je ne cuisine plus car je suis seule », indique la vieille dame dans un français approximatif.
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