Le premier qui dit la vérité doit être exécuté. Celui que la horde politico-journalistique piste en priorité c’est Alain Soral. Et tout nouveau prétexte est bon pour conforter son statut : un Grand Satan au centre d’un enfer peuplé de créatures démoniaques. Un rebondissement dans la saga des Brigandes vient de le démontrer, si besoin était.
Tremblez, paysans ! Pas à cause des 50 millions de nouveaux amis que vous et vos enfants allez bientôt vous faire ! Non, cette fois-ci, tremblez à cause d’un simple groupe folk-pop. L’Obs, observateur de la conscience de gauche authentique, vient de leur mettre dans la face un scoop bien carabiné.
Aux Hontes d’Or du journalisme, Nolwenn Le Blevennec, auteur de la révélation du jour, est assurée de recevoir un trophée, catégorie « pute-à-clics ». Ce 13 mars 2018, elle accuse de meurtre deux musiciennes. Elles auraient étouffé une amie (une adepte manipulée) agonisante. Pas moins. Dans cet article difficilement praticable, en raison d’une écriture demeurée, le Blevennec relaie – sans le début d’une preuve – les allégations d’une personne (la maîtresse bafouée du gourou) exclue des années auparavant du collectif d’artistes (la secte !). Autre titre de gloire déontologique : sans se présenter, elle extorque des souvenirs au veuf (un fourbe mystique) de la prétendue « assassinée », en fait maman de deux enfants décédée d’un cancer de l’utérus ainsi que de la maladie de Crohn. Au passage une pensée pour la dizaine de gamins des Brigandes qui, au village sans prétention, iront en classe ou au foot après une saloperie pareille.
Et voyez comme tout s’enchaine à merveille. Alors que France-Soir parle déjà d’une « histoire à faire froid dans le dos », Yann Barthès entre en scène ! À ce moment précis. Comme par hasard. Comme s’il avait attendu la sortie du « scoop » de L’Obs pour compléter son sujet pourtant bouclé depuis le 17 février dernier.
Son Quotidien, sur TMC (groupe TF1, ambiance monégasque) nous confronte au numéro habituel : humour constipé et propagande servis par un lutin facétieux (ou un nain obscène selon les sensibilités). Pour Les Brigandes ça va être le passage à tabac. Pendant que les élites aménagent le tsunami migratoire en cours, il est urgent de faire passer des baladins qui chantent l’air du temps pour des suprémacistes blancs, des illuminés et des tueurs suicidaires. Ne jamais oublier que les affaires sérieuses ça se traite en haut. Pour la plèbe, il reste les rebondissements tordus, le spectacle LGBT, la pornographie hanounesque, et l’oubli (50 millions d’Africains, ça va être dur à oublier, quand même...).
La justification choisie pour le tabassage qui suit a fait ses preuves : elles sont xénophobes, racistes et anti-immigrationnistes. Point barre. La preuve, un de leurs albums s’appelle Le Grand remplacement ! Sont-elles complotistes ces folles-dingues sectaires, hein ? Un des très grands moments du « travail d’investigation » de l’équipe à Barthès : la larmichette qu’un voisin mélenchoniste écrase pudiquement. Un détour par son blog anti-Brigandes, Panache Salvetois (PS), vous permettra d’apprécier à sa juste valeur ce grand moment de tartufferie.
- Yann Barthès et le grand remplacement
Puis l’équipe à Barthès procède au reformatage radical de l’image des Brigandes. Finies les ritournelles mutines, les sourires et les jupes plissées. Place à la maladie, au cancer en phase finale, à la folie, au paranormal, au meurtre, aux rituels obscurs. Après ça, si Les Brigandes cherchent un concert, un réseau de distribution de disques ou quelques passages en radio, il leur faudra prospecter dans un univers parallèle.
Mais Soral dans tout ça ?
Oui, je sais, un seul être vous manque et la Pologne est dépeuplée. Ce coup-ci, on y est. Que serait une intrigue, un complot, un Blietzkrieg, sans le coup de tampon « Soral » ? Celui qui imprime sur n’importe quel sujet ou personne la marque des pestiférés ?
Et c’est le pleurnichard du village qui s’y colle. De quoi a-t-il peur ? :
« C’est l’islamophobie, c’est l’homophobie, c’est la haine de l’autre, la thèse du grand remplacement cher à Camus, c’est les écrits de Soral, c’est les trucs extrémistes, ce qu’on appelle les suprémacistes. »
Brave pépère insoumis, bien joué. Mais manque de pot, les positions de Soral et d’Égalité & Réconciliation ne sont pas solubles dans n’importe quelle tambouille « d’extrême droite ». Bien entendu l’oligarchie, ses Fondations de lumière, ses médias de propagande et ses crétins de base ont tout intérêt à mélanger « suprémacisme », « islamophobie » et « Soral », nom très propre à qui « on » veut donner à tout jamais des vertus répulsives. Oui, cela en arrangerait plus d’un que de temps à autre se produise « un truc extrémiste ». Ce qui d’ailleurs est déjà régulièrement le cas. Mais toujours pas venu du camps des « fachos ».
Pour retrouver une affaire de chanteur français poursuivi, censuré, menacé – mais pas à ce point – il faut remonter à Antoine et à ses Élucubrations, en 1965. Le brave zozo jouait du folk dans son coin. Sans trop s’en rendre compte, il parlait de sujets interdits, annonçait la déstabilisation de la France gaulliste, le basculement de Mai 68. Depuis le pouvoir profond a appris à contrôler en souplesse les cultures émergentes. Son actuel raidissement contre tout ce qui lui résiste annonce des ruptures inédites.
Les Brigandes sont un symptôme parmi d’autres. Symptôme d’une gauche culturelle tétanisée à l’idée de voir ses moyens de productions utilisés par des « fachos ». Symptôme de la corruption aggravée des médias de propagande. Symptôme de la culture du lynchage pratiquée par tous les lobbys possibles et imaginables.
La réponse des Brigandes :
En fond de tableau, derrière les péripéties, il se passe quoi déjà ? Ah ! Oui ! un suicide démographique. Et beaucoup, beaucoup d’autres joyeusetés. Pas sûr que tout finisse par des chansons. Putain ! 50 millions !