Leonarda, la collégienne rom expulsée de France, suscitant une vaste polémique au sein de la majorité de gauche, a déclaré, dans une interview téléphonique diffusée mardi par la télévision Canal+, qu’elle hésit(ait) à rentrer en France.
"J’hésite à rentrer ou pas, depuis la première fois, j’hésitais, mais je le cachais", a confié l’adolescente, depuis le Kosovo où elle a été envoyée avec sa famille après avoir été interpellée lors d’une sortie scolaire.
"Rentrer seule, comme l’a proposé samedi le président François Hollande ? J’aimerais bien, mais j’hésite".
Le jeune fille, jointe depuis Mitrovica, a confié qu’elle tentait de prendre contact avec les autorités françaises via l’ambassade à Pristina pour savoir quand et dans quelles conditions elle pourrait éventuellement revenir en France.
Leonarda a précisé qu’elle en parlait avec ses parents et ne prendrait pas de décision sans qu’ils acceptent de la laisser partir, selon la chaîne Canal+.
Ultérieurement, dans un entretien téléphonique avec l’AFP, Leonarda a semblé évasive et n’a pas souhaité confirmer les propos tenus pour Canal+.
En revanche, à la question si elle avait changé d’avis par rapport à sa réaction initiale lorsqu’elle avait dit qu’elle ne rentrerait en France qu’avec sa famille, Leonarda a répondu : Rentrer sans ma famille c’est "non".
"J’espère que M. Hollande va changer d’avis et va dire ’oui’ à ma famille", a-t-elle ajouté.
L’interpellation de Leonarda par la police au cours d’une sortie scolaire le 9 octobre a soulevé une vague d’émotion dans une partie de la gauche et entraîné des milliers de lycéens dans la rue.
Les écologistes français, membres du gouvernement de gauche, ont défié mardi le président socialiste François Hollande en appelant à une poursuite de la mobilisation des lycées et au retour de la collégienne et de sa famille.
François Hollande avait provoqué un tollé au sein même de sa majorité en justifiant samedi l’expulsion de la famille tout en proposant à la jeune collégienne de revenir seule en France poursuivre ses études.