Les membres du Conseil constitutionnel ont rejeté le recours de Marine Le Pen contre l’élection comme député du socialiste Philippe Kemel à Hénin-Beaumont parce qu’ils "ne veulent pas que Marine Le Pen entre à l’Assemblée nationale", selon Steeve Briois, secrétaire général du FN.
"La vérité, c’est que ces gens qui sont d’abord des militants, ne veulent pas que Marine Le Pen entre à l’Assemblée nationale, surtout dans le contexte actuel où l’UMP est en voie d’implosion", a déclaré à l’AFP M. Briois, qui était le suppléant de Marine Le Pen lors de l’élection dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais à Hénin-Beaumont.
"Ils ne veulent pas que Marine Le Pen ait le leadership de l’opposition au Parti socialiste", a-t-il ajouté.
"Ce n’est pas la décision du Conseil constitutionnel, c’est la réaction du bureau politique de l’UMP", estime M. Briois, qui demande la "démission" de Jean-Louis Debré du Conseil constitutionnel.
"Qu’un contentieux électoral puisse être jugé par M. Debré qui a passé toute sa vie à combattre le Front national, cela pose un problème grave, le problème du droit", selon lui.
Le 17 juin, Philippe Kemel avait battu Marine Le Pen de 118 voix, sur 53.000 suffrages exprimés.
Dans sa requête, Marine Le Pen mettait notamment en cause, dans cinquante cas, des différences dans les signatures des électeurs sur les listes d’émargement entre le premier et le second tour.
M. Briois estime que les motivations de la décision sont "ultra-politiques" car le Conseil "considère des irrégularités mais n’annule pas".
Dans sa décision publiée vendredi, le Conseil constitutionnel reconnaît irrégulières douze signatures sur les listes d’émargement le jour de l’élection, mais précise que l’écart de voix entre les deux candidats au second tour "s’établit ainsi à 106", en faveur de M. Kemel.
Le Conseil a par ailleurs rejeté les plaintes du FN relatives à la campagne électorale.