C’est de Marc Ladreit de Lacharrière qu’il s’agit, patron de Fitch Ratings élevé au grade de Grand Officier le 1er janvier 2011. Etonnant, car Sarkozy l’a maintes fois répété : il n’aime pas "ces fameuses agences de notation", "à l’attitude criminelle", qui "n’ont pas fait leur travail" et qui "doivent être sanctionnées". Quand Sarko fâché, lui faire toujours ainsi... ?
Par décret daté du 1er janvier 2011, ce sont pas moins de 700 bienheureux qui ont été épinglés au tableau de la promotion du Nouvel An de l’Ordre national de la Légion d’honneur.
Parmi cette kyrielle de gens très bien (Jeannie Longo, Fadela Amara, Christine Boutin, Michel Charasse...), LoudL a tiqué sur un nom à rallonge un peu particulier... Marc Ladreit de Lacharrière, modestement présenté comme "président de société, membre de l’Académie des beaux-arts, président du conseil d’administration de France Muséums".
Un CV un peu court, en réalité. Car cet homme, 12ème fortune française selon Forbes avec 1,1 milliard $ (53 ème du classement Challenges avec 700 millions €), est aussi (entre autres) administrateur de Casino, L’Oréal et Renault, membre du conseil consultatif de la Banque de France, membre du groupe Bilderberg et grand manitou de Fimalac (Financière Marc de Lacharrière), maison-mère de Fitch Ratings, dont il est président.
Nous y voilà... Notre homme est donc le patron d’une des trois plus grosses agences de notation du monde.
Soit une des cibles favorites de notre président, qui se déclarait le 24 avril 2008 "très choqué" par "ces fameuses agences de notation" qui "n’ont pas fait leur travail" et qui "doivent être sanctionnées". Le 1er avril 2009, il vitupérait encore "le scandale que représentait l’absence de transparence de certaines agences de notation" dont les "notations à triple A un vendredi devenaient des triple B un lundi"...
L’Élysée dénonçait enfin leur "attitude criminelle", quand Bercy les qualifiait de "pousse au crime". Excusez du peu. Et Fitch Ratings dans tout ça ? Comme les autres, avant la crise, l’agence de notre désormais Grand Officier accordait des AAA à plus de 80% des produits basés sur les subprimes. En revanche, nous noterons qu’elle avait à juste titre dégradé la note de Lehman Brothers de A+ à D... après l’annonce de sa faillite !
Qui aime bien châtie bien...