La monnaie chinoise est devenue en octobre la deuxième devise la plus utilisée dans le monde pour les transactions financières, dépassant l’euro, a indiqué mardi la société financière Swift.
La part du renminbi (ou monnaie du peuple, autre nom du yuan) dans les transactions financières « traditionnelles » mondiales a bondi de 1,89 % en janvier 2012 à 8,66 % en octobre dernier, « ce qui le propulse à la deuxième place des devises les plus utilisées », a souligné Swift dans un communiqué.
La part de l’euro dans ces transactions – qui recouvrent notamment les opérations d’escompte bancaire et de financement à crédit d’opérations commerciales – a quant à elle reculé de 7,87 % début 2012 à 6,64 % en octobre 2013, a précisé Swift, société spécialisée dans les transferts de données entre établissements financiers.
La monnaie chinoise reste cependant très loin derrière le billet vert, plus de 81 % des transactions financières mondiales s’effectuant en dollars.
Pour l’ensemble des paiements et transactions effectués de par le monde, le yuan est resté en octobre à la 12e position (0,84 % des opérations) tandis que dollar (environ 38 %) et euro (35 %) s’arrogeaient toujours la tête du classement.
La Chine ne cache pas sa volonté d’accélérer la circulation du renminbi hors de ses frontières et a multiplié ces derniers mois les accords bilatéraux dans ce sens – même si sa convertibilité demeure étroitement contrôlée par les autorités.
Pékin a ainsi conclu mi-octobre avec le Royaume-Uni un accord autorisant les institutions financières basées à Londres à investir directement en yuan en Chine – de quoi renforcer le rôle de la devise dans la City, où peuvent déjà être émises des obligations en yuan.
Le ministre français de l’Économie, Pierre Moscovici, avait par ailleurs indiqué à l’AFP, lors d’une visite en Chine fin novembre, que des accords imminents seraient conclus pour doper l’importance du yuan sur la place parisienne.
Alors que le volume d’échanges sur le yuan sur le marché mondial des devises a plus que doublé entre janvier 2012 et août 2013, la France représentait 10 % de ces échanges (hors Chine et Hong Kong), en troisième position derrière Londres (62 %) et les États-Unis (13 %).