Egalité et Réconciliation
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Le tyran Kadhafi craint les islamistes tunisiens

Depuis l’explosion populaire qui a chassé le président Zine El Abidine Ben Ali du pouvoir, les dirigeants libyens sont sur le qui-vive. Ainsi les comités révolutionnaires libyens, soupapes de sécurité du régime de Kadhafi, sont revenus en force ces derniers jours aux devants de la scène. Comme dans les années quatre-vingt, on les voit un peu partout dans les quatre coins du pays. D’après des témoins sur place, ils quadrillent les villes et érigent même des check point à la sortie des grandes agglomérations. C’est la région du Djebel Al Akhdar, fief des courants islamistes et de la contestation amazighe, qui connaît le plus grand déploiement des Comités révolutionnaires.

Des dizaines d’activistes amazighs libyens auraient été arrêtés le week-end dernier dans cette région. Dans la capitale Tripoli, les Comités surveillent spécialement les quartiers populaires pour anticiper les éventuelles actions de protestation sociales ou politiques. D’ailleurs, et en réaction à ce qui s’est passé en Tunisie, le colonel Kadhafi s’est empressé d’ordonner la subvention des produits de première nécessité à hauteur de 40 %. Il a également décidé la distribution de 2000 dinars aux familles les plus démunies de la Grande Jamahiriya. Samedi et dimanche derniers, plusieurs villes libyennes ont connu des jacqueries notamment pour protester contre la cherté de la vie et le retard dans le programme des logements sociaux promis par le gouvernement.

Juste après la fuite du président tunisien déchu Ben Ali, les Algériens et les Libyens ont décidé en urgence de boucler leurs frontières avec la Tunisie.

Veto de Kadhafi contre Rached Ghannouchi

Lundi, les deux pays ont fait savoir au premier ministre désigné ainsi qu’au ministre des Affaires étrangères Kamel Morjane qu’ils n’accepteraient, en aucun cas, qu’un quelconque rôle politique soit accordé au leader du parti islamiste interdit Ennahda, Rached Ghannouchi qui vit en exil à Londres depuis 1989. Si le DRS -services du renseignement algérien- et El Mouradia se sont montrés très discret à ce sujet pour ne pas se mettre à dos l’opinion publique algérienne solidaire de la révolution du Jasmin, les Libyens sont au contraire montés au créneau et ont formulé explicitement que la Jamahiriya ne « pouvait tolérer la présence d’islamistes dans le gouvernement tunisien ». Les dirigeants libyens sont même allés plus loin. Ils ont fait savoir à leurs amis au sein du RCD -parti de Ben Ali- ainsi qu’à certains dirigeants de l’opposition notamment à Nejib Chebbi, qu’ils pourraient geler tous les accords bilatéraux signés avec la Tunisie ainsi que tous les investissements et mettre fin aux aides et aux dons. De sources concordantes à Tripoli, il semblerait qu’une cellule de crise chargée par le guide de la révolution libyenne de suivre heure par heure les développements en Tunisie a été mise en place. Elle se compose du ministre des Affaires étrangères Moussa Koussa, du patron des services de sécurité Abou Zeid Dordah et du ministre de l’Economie Mohamed Lahouej. Le principal dossier sur lequel devrait plancher cette cellule est le sort des 5000 membres de la garde rapprochée de Zine El Abidine Ben Ali qui ont trouvé refuge en Libye. Mouammar Kadhafi aimerait les garder sur le sol libyen pour les utiliser si jamais Rached Ghannouchi venait à faire une percée en Tunisie.


Kadhafi est-il d'origine juive ?
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