Dans une interview d’août 2016, l’Américaine Gloria Hass explique souffrir de troubles graves de dissociation remontant à l’âge de 4 ans. Dans sa forme la plus connue, la dissociation se traduit par des troubles de l’identité, c’est-à-dire la multiplication des personnalités chez une même personne. Elle est aussi l’un des ressorts clefs des projets de contrôle mental, dont le plus célèbre, le projet MK Ultra, est aujourd’hui largement documenté.
Comme l’explique Gloria Hass, la dissociation est le résultat d’un mécanisme de défense du cerveau lorsqu’il est confronté à un choc psychologique très violent :
« Sur la manière dont cela se développe : ce sont des personnes hautement intelligentes et créatives qui subissent toujours des abus traumatiques à la maison. C’est seulement lorsque le cerveau dit “Je n’en peux plus, je vais mourir, j’ai besoin d’une armée pour m’aider”, que le cerveau commence à se fractionner et à développer une armée pour aider la personne. »
En cas de traumatisme extrême, le cerveau crée donc une « personnalité alter » (ou plusieurs) dans laquelle la personne se réfugie, comme alternative à ce qu’elle perçoit comme une mort probable. Dans les cas de dissociation programmée (générée par l’action volontaire d’une autre personne ou d’un groupe), l’enjeu est, d’une part, de contrôler le passage du sujet de sa personnalité « normale » à sa personnalité « alter », ce qui peut se faire par l’utilisation de déclencheurs (verbaux ou autres) et, d’autre part, de contrôler la nature de sa personnalité « alter », rendant possible l’exécution de tâches spécifiques.
Le cinéma hollywoodien, dont on ne sait jamais vraiment s’il rend réalistes des fictions ou s’il donne une apparence fictive à la réalité, s’est parfois emparé de ce thème. On pense entre autres, récemment, au film American Ultra, dont le titre ne doit rien au hasard. L’industrie musicale n’est pas en reste : les clips des plus grandes stars de la pop du moment – Beyonce, Rihanna, Taylor Swift, mais aussi les stars masculines comme Justin Bieber – regorgent de références à la dissociation et au contrôle mental [1].
L’interview de Gloria Hass :