Droite des valeurs contre extrême droite des cons et des salauds
Je lis : « Les Israéliens sont des colonisateurs sans complexe. Reconnaissons les faits pour ce qu’ils sont. Les Juifs sont bel et bien les conquérants de la Palestine. (…) Invoquant les droits que leur donnait la religion, ils ont jeté leur dévolu sur la Palestine. “Une terre sans peuple pour un peuple sans terre”, disaient-ils. En fait, il y avait des habitants en Palestine, comme la suite des événements l’a démontré. Et ces Arabes pouvaient se regarder comme autochtones, bien qu’ils fussent musulmans pour la plupart, puisqu’ils descendaient des nombreux juifs qui avaient suivi Jésus. Mais les sionistes ont réussi à imposer leur loi. Et, à la suite de quelques massacres, comme à Deir Yassin, le 9 avril 1948, la plupart des Palestiniens qui vivaient à l’intérieur des frontières du nouvel État d’Israël ont pris la fuite, pour ne jamais revenir [...] Environnés de tous côtés par des forces hostiles, les Israéliens ne sauraient s’abandonner au pseudo-moralisme qui sévit en Occident. C’est une question de survie. Ils rendent donc coup pour coup. On cherche à faire honte à la France des méthodes coercitives qui ont parfois été employées par certains de nos soldats pendant la guerre d’Algérie, pour déjouer les attentats meurtriers des fellaghas. Mais la Cour suprême israélienne a officiellement autorisé la “question”, c’est-à-dire la torture, pour lutter contre le terrorisme. Inutile de se voiler la face : qui veut la fin veut les moyens. Le courage, l’énergie, la détermination et l’habileté dont font preuve les juifs d’Israël face aux Arabes musulmans qui les entourent sont un exemple pour l’Europe chrétienne. » Fin de citation…
Ces phrases abjectes, tirées de l’article intitulé « L’exemple israélien », proviennent de « Voix des Français-Renaissance 95 », un site dont les tons rose poupée et bleu layette en disent long sur la virilité toute spartiate de leurs animateurs et webmestres. Plutôt que la cuirasse et l’épée, ça sent l’incontinence et la théière !
Quant à leur auteur, il s’agit d’Henry de Lesquen, haut fonctionnaire en retraite, plus proche de la biscotte sans sel que de l’hoplite, dont l’activité principale consiste, renseignements pris, à censurer les intervenants qui essaient encore, par leur insoumission, de perpétuer l’esprit de Serge André Yourevitch Verebrussoff de Beketch sur Radio Courtoisie…
Le genre de libelle bien lâche et dégueulasse qui justifie, à lui seul, la détestation que voue d’instinct le bon peuple à la droite versaillaise…
Ce viril Versaillais et énarque (de la promotion Simone Weil) promu à l’OPAC par Jacques Chirac et qui, vu son CV, changerait probablement de trottoir plutôt que de porter secours à une chaisière rançonnée par un « z’y-va », a parfaitement le droit de se comporter en ordure – pour survivre et prospérer dans notre actuelle société de dhimmis du commerce, c’est même recommandé. Ce que je lui conteste, c’est le droit de déshonorer la chrétienté. Lui qui donne comme exemple : « le courage, l’énergie, la détermination et l’habileté dont font preuve les Israéliens » ferait bien d’en faire un peu preuve pour lui-même et la France, car en plus d’être moralement abject, ce monsieur est un benêt sur le plan politique.
Encourager la colonisation, au nom du mépris des valeurs et de la violence, quand on mesure les forces en présence sur notre territoire : d’un côté des millions de banlieusards gavés de haine et de testostérone, de l’autre Henri de Lesquen et sa brigade de gâteaux secs, le tout arbitré par nos fameux « droitsdel’hommistes »… Vu la façon dont ça se passe en France depuis 1974 (sous l’impulsion, rappelons-le, du principal employeur de notre guignol : Jacques Chirac, et pas le Muphti de Jérusalem…), autant encourager directement les voyous des quartiers à virer Lesquen et son escouade de rentiers du XVIe à coup de pompes dans le train !
Ce que cet apologète du courage à l’israélienne et co-fondateur du Club de l’horloge n’a pas compris (on admirera au passage la constance dans l’engagement idéologique), c’est qu’en France, les Gazaouis c’est nous : les souchiens patriotes ! Ce que n’a pas pigé non plus notre génial polytechnicien, c’est que jamais, au grand jamais, quels que soient les coups de langue appuyés que leur passe notre ex-haut fonctionnaire dans le tréfonds, ses petits amis « droitdel’hommistes » à deux vitesses ne lui laisseront faire, en France, ce qu’ils applaudissent des deux mains en Palestine.
Pour mémoire : Arno Klarsfeld, aussitôt rentré de son service chez les gardes-frontières de Tsahal, s’est remis à tancer nos anti-immigrationistes français avec la même constance. Quant à Finkielkraut, après s’être gaussé, dans le plus grand journal israélien, de « l’équipe de France black, black, black » qui serait « la risée de l’Europe », il reprenait le lendemain, comme si de rien n’était, sa place à France Culture pour y appeler à toujours plus de vigilance contre les nazis français – son copain, et mal protégé, Renaud Camus n’ayant pas, lui, bénéficié de la même mansuétude…
Donc, avant d’appeler à la guerre civile en se réclamant de l’habileté des Israéliens, ô surdoué Lesquen, polytechnicien ET énarque, il faudrait t’assurer au préalable que cette sale guerre, nous Français, on a une petite chance de la gagner !
Et si c’est un combat pour l’honneur où seraient en jeu, non plus « l’habileté » à l’israélienne, mais « le courage, l’énergie et la détermination », alors, quitte à être, nous nationalistes français, les Palestiniens de nos territoires occupés, autant se réclamer de l’héroïque exemple du Hamas que de la lâche soumission du collabo Mahmoud Abbas, l’Henry de Lesquen de Cisjordanie !
Quant à « l’exemple pour l’Europe chrétienne » qui conclut ce texte à la fois stupide, déshonorant et abject, je préfère m’en remettre à l’autorité du cardinal Renato Martino, qui, parlant au nom du Pape, déclarait le 7 janvier : « Je dis de regarder les conditions de vie des personnes qui vivent là-bas. Entourées par un mur qu’il est difficile de franchir, dans des conditions contraires à la dignité humaine, ce qui se passe ces jours-ci fait horreur. Cela ressemble de plus en plus à un grand camp de concentration… »
Si le camp de concentration reste, pour monsieur Lesquen, un exemple pour l’Europe chrétienne, moi c’est plutôt ce genre de déclaration qui me donne envie de retourner à la messe !
Revue Flash, n°7, 12 février 2009
avec tous les autres articles d’Alain Soral publiés dans Flash