Si l’on en croit le site de presse quotidienne régionale L’Indépendant, le lance-missiles américain HIMARS (High Mobility Artillery Rocket System) a fait beaucoup de mal aux installations militaires russes.
Des armes longue portée (plusieurs dizaines de kilomètres) très redoutées par la Russie et qui ont récemment permis aux artilleurs ukrainiens de détruire des cibles militaires importantes dans le Donbass, dont des dépôts de munitions et des unités de défense anti-aérienne.
La preuve que HIMARS donne du fil à retordre aux Russes, c’est la nouvelle priorité donnée par leur état-major :
« Le ministre de la Défense a ordonné au commandant [du bataillon Vostok] de donner la priorité à la destruction des missiles et de l’artillerie à longue portée ennemis, avec lesquels des zones résidentielles, des champs de blé et des installations de stockage de céréales sont visés », a expliqué le ministère de la Défense de la fédération de Russie dans un communiqué rapporté par l’agence de presse Interfax.
« Sergueï Choïgou a donné les instructions nécessaires pour accroître encore les actions dans toutes les zones opérationnelles afin d’exclure la possibilité pour le régime de Kyiv de lancer des frappes massives de roquettes et d’artillerie sur des infrastructures civiles, les habitants des colonies du Donbass et d’autres régions », conclut le communiqué.
C’est donc officiel. Mais on apprend que ces frappes américano-ukrainiennes ne visent pas que des objectifs militaires. Les civils du Donbass sont visés, on le savait, mais aussi des champs de blé ou des silos à grains.
VIDEO : « Les bombardements sur #Donetsk et les villes passées sous contrôle russe sont faits par les Ukrainiens. C'est pas les Russes qui se bombardent eux-mêmes ! », Dimitri de Kochko corrigeant les fakenews de #LCI sur les victimes civiles.#Russie#Ukraine#Kherson #Poutine pic.twitter.com/KWjdJ6H4Zn
— Paul Mariou (@MariouPaul) July 14, 2022
Ce journaliste témoigne depuis le Donbass de ce que beaucoup ignorent car seul le narratif OTAN prévaut : les bombardements ukrainiens réalisés avec les armes de l’OTAN visent des structures civiles, dont des écoles, et tuent des civils dont des enfants.pic.twitter.com/rpa0M8miv0
— Monique Plaza (@MoniquePlaza3) July 18, 2022
De l’autre côté de la propagande, french.almanar.com annonce la destruction de systèmes HIMARS, avec des morts de soldats (ou servants) à la clé. Voici le communiqué du ministère russe de la Défense :
« Dans la région de Krasnoarmeysk de la république populaire de Donetsk, des armes de précision basées au sol ont détruit un lanceur et un véhicule de transport pour le système de missiles à lancement multiple HIMARS de fabrication américaine. (...) Des missiles à longue portée de haute précision tirés sur l’un des bâtiments d’une entreprise industrielle de la ville d’Odessa ont également détruit un dépôt de stockage de missiles anti-navires Harpoon transférés par les pays de l’OTAN à l’Ukraine ».
On apprend en outre sur le site opex360.com que l’Estonie va se doter de six systèmes HIMARS. Comme quoi la guerre a du bon, pour le lobby militaro-industriel américain. Le site rfi.fr explique la nouvelle stratégie ukrainienne :
L’Ukraine utilise ces armes contre les points faibles de l’armée russe : la logistique. L’armée russe a une artillerie de saturation, pour pilonner densément le front ukrainien et le faire reculer, explique le général Dominique Trinquand, expert militaire, ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU, au micro de notre journaliste Daniel Vallot. Mais cela requiert beaucoup d’obus, qui doivent être acheminés : « Le système logistique russe fait que ce sont d’abord des trains qui approvisionnent des dépôts intermédiaires qui eux-mêmes font des ruptures de charge qui passent sur des camions et ces camions approvisionnent d’autres dépôts au plus près des contacts. Donc, lorsque vous tapez à l’endroit où les trains arrivent et déchargent pour les camions, vous cassez complètement le système logistique.
Face à la portée de 80 kilomètres des Himars, l’armée russe finira par disperser ses munitions et les éloigner du front, jugent les analystes, mais cela compliquera leur logistique. « Chaque fois qu’on éparpille quelque chose, il faut ensuite plus de camions pour livrer la même quantité (de matériel) à ceux qui en ont besoin », explique Christopher Dougherty, un analyste militaire au centre de réflexion Center for New American Security, basé à Washington. Or les camions militaires russes se sont raréfiés depuis le début de la guerre. »
Les Ukrainiens continuent à réclamer non seulement des lanceurs HIMARS, mais désormais des missiles ATACMS, qui sont d’une portée de 300 km, et non plus de 80. Conclusion de RFI :
La Maison-Blanche s’y refuse pour l’instant, inquiète d’une éventuelle utilisation pour frapper des cibles en territoire russe, ce qui pourrait, selon l’administration américaine, entraîner les États-Unis et l’Otan dans la guerre.
Traduction : les Américains ont tout intérêt à ce que le conflit dure, dans certaines limites, afin de vendre leur armement, d’affaiblir la Russie, et d’éviter une déflagration mondiale, dans laquelle le business ne sera plus possible.
Pour info, ce système sol-sol est produit par la société Lockheed Martin, réputée pour sa corruption systématique des gouvernements acheteurs, notamment bulgare et polonais pour le F-35. C’est la première entreprise mondiale d’armements, et elle travaille en étroite collaboration avec le gouvernement américain. C’est le centre du lobby militaro-industriel US, le cœur militaire de l’Empire.
Le complexe militaro-industriel US contre le reste du monte
La crise ukrainienne tombe à pic après le retrait américain d’Afghanistan !
Après le retrait d’#Afghanistan, il était vital pour le complexe militaro-industriel américain de trouver des débouchés
Au lieu de chercher à arrêter cette guerre,on l’alimenteLe risque pour la France et l’Europe de se faire aspirer par un conflit mondialisé est bien réel https://t.co/cjVjLox5Wv
— Thierry MARIANI (@ThierryMARIANI) April 24, 2022