Le cadavre de l’Euribor trouve toute sa place à côté de celui du Libor.
L’Euribor est l’acronyme du European Interbank Offered Rate, établi lors de la création de l’euro en 1999, qui détermine sur une base quotidienne le coût des dépôts interbancaires à court terme dans l’Eurozone.
Si 43 banques de la zone euro constituent le cœur de la commission d’Euribor, d’autres banques étrangères à la zone, comme Barclays ou JP Morgan, en font partie aussi.
Barclays a déjà avoué aux autorités américaines avoir également faussé ses déclarations concernant l’Euribor. Et les autres ? Est-il pensable que l’Euribor soit resté « propre », alors que tout le monde savait que son concurrent, le Libor, était truqué ? A noter que l’Euribor est appliqué à un volume de 220 000 milliards d’euros de contrats dérivés.
La manipulation du taux interbancaire a des conséquences non seulement pour les millions de personnes ayant contracté un prêt hypothécaire et obligées de payer des intérêts plus élevés, mais aussi pour des centaines de municipalités en Europe ayant acheté des swaps sur taux d’intérêt, notamment en France, en Italie et en Allemagne.
En Italie, plus de 400 administrations municipales et régionales ont une exposition de 66 milliards, et le gouvernement italien détient quelque 100 milliards de swaps sur taux d’intérêt.
En France, le ministère de l’Economie estimait, en novembre 2008, que sur les 135 milliards d’euros de dettes des collectivités territoriales françaises, 15 à 20% d’entre elles étaient constituées de produits structurés, dont les taux fluctuaient selon des formules complexes en fonction de certaines devises comme le Franc suisse, mais aussi du Libor et de l’Euribor.
Le plus grand vendeur de tels swaps en Europe n’est autre que la banque franco-belge Dexia, qui a été renflouée à hauteur de 162 milliards d’euros par les contribuables. Par ailleurs, Dexia est intiment liée à Barclays, qui a fait fonction d’agent pour la vente des actifs de la franco-belge.