Une « colère saine » face à la montée inexorable du polémiste d’extrême droite Éric Zemmour. C’est la version magnanime des commentaires générés par la diatribe d’Anne Hidalgo sur le plateau du Grand Jury dimanche 31 octobre dernier. Un cri d’alarme ? Certes. Sincère ? Sans doute. Efficace ? Définitivement pas.
Ce cri d’alarme a en effet des accents de reproche moral bien trop marqués. Au fond, que dit-elle ? Elle dit que si la gauche a du mal à imposer ses thèmes et ses candidats, c’est un peu à cause du peuple de gauche, assoupi. C’est bien évidemment aussi de la faute des journalistes qui parlent trop de Zemmour qui parle trop d’identité. Bref, c’est de la faute de tout le monde sauf de la gauche, de ses idées et de ses leaders.
Pas grand chose ne va dans votre campagne
Alors, on est tenté de lui rendre la pareille : « Mais réveillez-vous ! ». Car pas grand-chose ne va dans votre campagne. Vous vous défendez mal et attaquez encore plus mal.
Les candidats d’en face ne sont pas fous. Ils vous laissent faire. Ils savent qu’il ne faut jamais interrompre un adversaire en train de faire une erreur. Et quelle erreur ! Vous reprenez la stratégie qui a précisément fait monter l’extrême droite dans notre pays : parler de tout sauf des choses politiques, sauf de la chose publique par excellence : le vivre-ensemble. Ou plutôt son affaiblissement avéré.
Vous dites que les Français n’ont que faire de la sécurité et de la question de l’identité, mais préféreraient parler de salaires et d’écologie. Sondages à l’appui. Pour une fois, car pour ce qui est de ceux qui rendent compte de votre débandade...
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Reductio ad Hitlerum
Deuxième erreur, vous vous apprêtez à sombrer vous aussi dans l’instrumentalisation du passé de notre nation, en annonçant des « déplacements mémoriels » qui tenteront d’user encore un peu plus un reductio ad Hitlerum qui ne marche pourtant déjà plus depuis longtemps.
Ensuite sur la forme. Si votre idée est de dramatiser la menace, pourquoi donc parler de « guignol » ? Si votre souci est de réveiller les journalistes, pourquoi diable les traiter de « débiles » ?
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Arrêtez de dire des bêtises
Tout cela, vous devriez le dire... À défaut, arrêtez au moins de dire des bêtises. Sur le grand remplacement des guichetiers SNCF par les méchants distributeurs automatiques de billets par exemple. Le ridicule ne tue pas mais il dézingue l’engagement militant et à terme les bulletins.
Surtout, faire dans la morale plutôt que dans le politique, dans le sociétal plutôt que dans le social, « ça va pas, quoi ». Car c’est là le vrai problème de la gauche. Qui ne parle plus aux pauvres mais aux minorités. Qui parle plus des discriminations que des inégalités.
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Après un très fort rebond à 5%, retour au palier de 4% pour #Hidalgo2022
Frais de campagne non remboursés à ce stade. PS ruiné également.
Double strike pic.twitter.com/p7ZqyCWB70— Aurélien Véron (@aurelien_veron) November 9, 2021