À son retour d’Afrique du Sud où il a assisté à un sommet des cinq grands pays émergents (les BRICS), le président russe, Vladimir Poutine, a décidé, le 28 mars, de lancer un vaste exercice militaire dans la région de la mer Noire.
La durée de ces manœuvres n’a pas été précisée. L’on sait qu’elles mobilisent pas moins de 36 navires de guerre appartenant à la Flotte russe de la mer Noire, dont l’état-major est basé à Sébastopol, en Ukraine, des avions de combat, des hélicoptères, 250 blindés ainsi que “des troupes d’intervention rapide, des troupes aéroportées, ainsi que des unités des troupes spéciales de l’état-major général des Forces armées.”
“Ces manœuvres non planifiées ont pour objectif de tester les capacités de combat et le niveau de coopération entre différentes unités des forces russes”, a expliqué Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin. “La Russie n’a pas informé préalablement ses partenaires étrangers de ces manœuvres”, a-t-il précisé, soulignant que cela n’était pas nécessaire étant donné que les effectifs militaires mobilisés sont inférieurs à 7000 hommes.
“Les unités engagées aux manœuvres effectuent des marches forcées de 500 km vers les régions où les militaires devront accomplir plusieurs missions et participer aux tirs sur les polygones “Raïevski”, “Temriouk” et “Opouk”. Les navires de la flotte russe de la mer Noire effectuent aussi des manœuvres et des tirs d’entraînement”, a, de son côté, expliqué le porte-parole du ministère russe de la Défense.
Une opération amphibie est également au programme. Elle consistera à faire débarquer une brigade “dans un secteur inadapté par un mauvais temps” près de Sebastopol.
D’après le chef d’état-major de l’armée russe, le général Valéri Guérassimov, des manœuvres similaires ayant eu lieu en février dernier n’avaient pas donné entièrement satisfaction. Et Vladimir Poutine de demander une amélioration du fonctionnement des armées et de promettre la tenue de nouveaux exercices avec un court délai de préparation. Pour le coup, il aura tenu promesse.
Par ailleurs, le fait que ces exercices se déroulent en mer Noire doit susciter quelques inquiétudes chez les pays voisins. “Nous allons suivre très attentivement ces manœuvres étant donné que la Géorgie a sa propre expérience avec la Russie”, a ainsi affimé Tedo Japaridze, le président de la commission des Affaires étrangères du Parlement géorgien, avec un sous-entendu à la guerre russo-géorgienne d’août 2008.