L’analyse des positions « vendeuses » du fonds Bridgewater montre qu’il parie contre nombre d’entreprises allemandes, françaises et italiennes.
Bridgewater mise gros contre l’Europe. En quelques mois, le plus grand fonds spéculatif au monde, gérant environ 160 milliards de dollars d’actifs, a sensiblement augmenté ses positions à la baisse dans des entreprises du Vieux Continent. Selon les chiffres analysés par Reuters et Bloomberg , le total de ces positions s’élèverait à 22 milliards de dollars.
Tout a commencé en Italie cet automne lorsque le fonds a pris des positions « short » sur les banques du pays. Les bilans de la plupart d’entre elles sont criblés de créances douteuses, qui minent leur performance et font peser d’importants risques en matière de régulation. La Banque centrale européenne presse les établissements de les nettoyer, mettant sous pression leur cours de Bourse. Bridgewater s’est notamment attaqué à Intesa Sanpaolo.
La moitié des actions du DAX visées
Le hedge fund a ensuite pris des positions vendeuses sur d’autres sociétés italiennes : Enel et Eni... pour un total de 18 sociétés représentant 3 milliards de dollars. Ces dernières semaines, il a étendu ses paris à la baisse à toute l’Europe. Le fonds est « short » sur les allemands Siemens et Deutsche Bank, l’européen Airbus , la française BNP Paribas , la banque néerlandaise ING, Sanofi, Nokia ou encore sur le pétrolier Total... Il a pris des positions courtes sur près de la moitié des sociétés du DAX allemand, pour un total de 7,3 milliards de dollars outre-Rhin. Dans l’Hexagone le total s’élève à 4,5 milliards.
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Bridgewater n’est pas connu pour s’attaquer à des entreprises en particulier, mais plutôt pour parier sur la santé d’une économie en général. L’an dernier, le fondateur du fonds, Ray Dalio, avait posté une note sur la montée inquiétante du populisme en Europe menaçant l’intégrité de l’Union européenne.