Le pape François a apporté son soutien à une « Marche pour la vie » qui doit réunir dimanche à Paris des manifestants hostiles à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), dans une lettre rendue publique jeudi par les organisateurs.
Le pape « salue cordialement les participants à cette manifestation », écrit le nonce apostolique (ambassadeur du Vatican) en France, Mgr Luigi Ventura, dans un courrier publié par le collectif En marche pour la vie sur son site Internet. « Au-delà de la légitime manifestation en faveur de la défense de la vie humaine, le Saint-Père encourage les participants de la Marche pour la vie à œuvrer sans relâche pour l’édification d’une civilisation de l’amour et d’une culture de la vie », ajoute la lettre.
Comme ses prédécesseurs, le pape François, fidèle à la doctrine de l’Église catholique, est un fervent opposant à l’avortement. Dans le cadre du jubilé de la Miséricorde l’année dernière, il a cependant fait un pas en direction des femmes regrettant leur choix, en permettant à tous les prêtres d’absoudre l’avortement, alors que seuls les évêques avaient auparavant cette autorité.
Le collectif En marche pour la vie, qui regroupe cinq associations dont Choisir la vie, la fondation Lejeune, Renaissance catholique ou les Survivants, a suscité la polémique la semaine passée en publiant un encart de sa campagne « IVG tous concernés » dans des médias, notamment Le Figaro. Affirmant que « l’IVG est une lâcheté collective », ses affiches mettent en scène des proches d’une femme enceinte et visent à montrer que « chacun à un moment de sa vie, en tant que parent, ami, employeur, professionnel de santé, peut avoir une responsabilité dans une décision d’avorter », ont expliqué les auteurs. La ministre des Droits des femmes Laurence Rossignol, des militantes et des associations féministes se sont offusquées de ce message « anti-avortement dans un grand quotidien national ».
L’Assemblée nationale doit se prononcer la semaine prochaine sur l’adoption définitive d’une proposition de loi prévoyant de pénaliser les sites pratiquant de la « désinformation » sur l’IVG, adoptée début décembre au Sénat. L’Église catholique en France, par la voix de ses évêques, a vivement critiqué la création de ce délit d’entrave numérique, dénonçant une atteinte « grave » aux libertés.