La proportion d’élèves en difficultés "face à l’écrit" a augmenté depuis une dizaine d’années en France et concerne aujourd’hui "près d’un élève sur cinq en début de 6e", résume l’Insee dans son "Portrait social" 2011 de la France, rendu public mercredi.
"L’augmentation du pourcentage d’élèves en difficulté face à l’écrit ces dix dernières années" est "un fait saillant" et "commun à nombre des évaluations" sur le niveau des élèves, écrit l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee)
Les résultats montrent une "stabilité" concernant les élèves "moyens", alors que la proportion des plus faibles augmente et leurs difficultés "s’aggravent".
"La maîtrise des mécanismes de base de la lecture est stable, mais les compétences langagières (orthographe, vocabulaire, syntaxe) sont en baisse, ce qui explique l’aggravation des difficultés de compréhension des textes écrits des élèves les plus faibles", ajoute l’Insee.
Cette évolution est particulièrement marquée dans les collèges en zones d’éducation prioritaire (Zep), où près d’un tiers des élèves éprouvent des difficultés, contre un quart il y a dix ans.
"A l’entrée en 6e, le pourcentage d’élèves en difficulté de lecture dans le secteur de l’éducation prioritaire est passé de 20,9% en 1997 à 31,3% en 2007. En fin de collège, la proportion d’élèves dans les niveaux de performances les plus faibles (inférieurs au niveau 2) est passée de 24,9% en 2003 à 32,6% en 2009", détaille le rapport.
L’Institut précise cependant que "ces résultats ne permettent pas d’évaluer la politique des Zep car on ne sait pas quelle aurait été l’évolution des compétences des élèves dans ces zones sans sa mise en place".
En France, les compétences des élèves sont plus liées qu’en moyenne dans l’OCDE à leur milieu social, rappelle aussi l’Insee. Et ce lien "se renforce depuis une dizaine d’années, traduisant un accroissement des disparités sociales".
L’article est une synthèse de six évaluations, dont le dispositif "Cedre" et deux évaluations internationales.
En revanche, l’Insee ne fait pas mention des récentes évaluations en CE1 et CM2, voulues par le gouvernement mais controversées. Dans un rapport en septembre, le Haut conseil de l’éducation (HCE) avait critiqué ces dernières, réclamant de "créer un dispositif nouveau" et "indépendant" en utilisant notamment les indicateurs "Cedre" et les évaluations internationales.