(Photo : Roman.b — Travail personnel, FAL, https://commons.wikimedia.org/w/ind...)

Le reportage de France 24, centré sur l’écologie, oublie juste de dire que le nickel est un minerai stratégique pour l’industrie de l’armement, qui entre notamment dans la fabrication des aciers inoxydables (fer, chrome et nickel).

C’est pourquoi la France tient tant aux mines et usines de Nouvelle Calédonie, qui étaient au XIXe siècle sous pavillon Rothschild (Société Le Nickel). Que la Nouvelle-Calédonie devienne indépendante un jour ou pas n’est pas le problème : la société exploiteuse reste française avec Eramet.

Comme le dit ce député RN, la France est tenue par des normes anti-polluantes, auxquelles ses concurrents chinois, indonésiens et philippins ne sont pas astreints : l’environnement, ils s’en battent les steaks.

La France est cependant 100 % dépendante de l’extérieur pour tous les minerais, sauf pour le nickel et le cobalt. Et depuis peu, elle ne produit plus d’or.

La Russie, pour comparaison, dispose de tout dans son sous-sol : diamant, or, platine, palladium, charbon, fer, manganèse, chrome, nickel, titane, cuivre, étain, plomb, tungstène. Elle est assise sur un trésor minéral stratégique. Elle est juste dépassée par la Chine sur les terres rares, ces 17 métaux peu connus du grand public mais nécessaires à la fabrication des nouvelles technologies.

« Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Union européenne a importé
pour au moins 13,7 milliards d’euros de métaux russes »

En lançant les sanctions contre la Russie, l’Europe, qui bloque comme les Américains les transferts de haute technologie vers Moscou, s’est tirée une balle dum-dum dans le pied : elle est indirectement dépendante des minerais russes, dont les prix, avec le blocus économique, ont explosé.

Malgré la guerre en Ukraine, l’Union européenne autorise les importations de métaux russes. Au moins 13,7 milliards d’euros ont ainsi été versés à des sociétés détenues notamment par des oligarques sanctionnés par Bruxelles. Parmi les principaux acheteurs français, on retrouve les géants de l’aéronautique Airbus et Safran. (...)

Afin de fabriquer ses avions de ligne long et moyen courrier, ses appareils de fret ou ses hélicoptères, l’avionneur, dont les États français, espagnols et allemands sont actionnaires, a besoin de minéraux ou de métaux spécifiques regroupés sous le nom de « matières premières critiques ». Parmi elles, se trouve le titane, un métal à la fois léger et très résistant, dont l’un de ses principaux fournisseurs est la Russie. La guerre en Ukraine ne semble pas avoir changé la donne. Bien au contraire. Entre le 24 février 2022, soit le début de l’offensive russe et le 14 mars 2023, Airbus a acheté pas moins de 22,8 millions de dollars de titane russe, selon des données douanières russes obtenues et analysées par Investigate Europe (IE). C’est quatre fois plus que sur les 13 mois précédents. (investigate-europe.eu)

C’est le cas du nickel, entre autres, qui profite, outre de la guerre, de la hausse de la demande de batteries pour voitures électriques. Les Canadiens se frottent les mains depuis l’opération spéciale en 2022.