C’est le troisième acte des grandes réformes sociales du gouvernement. Après les ordonnances réformant le Code du travail et la loi sur l’avenir professionnel qui vient d’être promulguée, place, désormais, à la réforme de l’assurance chômage.
À l’issue d’une réunion de deux heures et demie avec les partenaires sociaux, le ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a annoncé ce vendredi après-midi que le gouvernement comptait réaliser entre 3 à 3,9 milliards d’euros sur trois ans dans le cadre de cette réforme. Avec, en filigrane, la volonté de lutter contre le chômage en France et la précarisation du marché du travail.
[...]
Quatre règles dans le collimateur
Dans l’attente de la lettre de cadrage qui doit être envoyée mardi ou mercredi prochain aux syndicats et au patronat, la ministre du Travail a présenté les quatre règles de l’assurance chômage qui sont dans le collimateur de la réforme.
Premier point : la règle des droits rechargeables qui permet à une personne qui retrouve un contrat précaire de continuer à toucher plus longtemps des indemnités. -Deuxième moyen de faire des économies : réviser la règle du « salaire journalier de référence » qui détermine l’ensemble des versements attribués au chômeur.
Troisièmement, le gouvernement veut s’attaquer à la règle de « l’activité conservée » qui permet aux travailleurs précaires de toucher à la fois un salaire et une allocation.
Enfin, le gouvernement envisage de mettre en place une dégressivité des aides pour les travailleurs « les plus qualifiés » qui retrouvent plus facilement du travail que les autres.
« Cette réforme vise à lutter contre le chômage en France et favoriser l’emploi durable », explique le ministère.
Lire l’article entier sur leparisien.fr
« Les chômeurs ne sont en rien responsables
du niveau d’endettement de l’assurance chômage »
Les négociateurs des syndicats et du patronat ont été reçus au ministère du Travail pour prendre connaissance des grandes lignes de la lettre de cadrage.
Pascal Pavageau, secrétaire général de Force Ouvrière (FO) :
« Les chômeurs ne sont en rien responsables du niveau d’endettement de l’assurance chômage. Il est hors de question que ce soit les chômeurs qui doivent se mettre à rembourser la dette demain, dont d’ailleurs l’État est responsable d’une partie. Il y a un paradoxe, avec un chef de l’État qui nous demande d’élargir l’assiette du bénéfice de l’assurance chômage aux travailleurs indépendants ou à des travailleurs qui démissionneraient pour créer leur entreprise. Le gouvernement ne l’a pas financé. Si c’est demander aux demandeurs d’emploi d’avoir à la fois des indemnités qui soient baissées, des droits qui soient baissés, de devoir rembourser un endettement pour lequel ils ne sont pas responsables et de partager leur maigre indemnisation avec d’autres, parce que la mesure n’est pas financée, cela va commencer à faire beaucoup pour ceux qui sont victimes d’avoir perdu leur emploi.
[...]
Gouverner, c’est choisir. Si le niveau d’endettement de l’assurance chômage, 35 milliards, empêche le chef de l’État de dormir, il peut peut-être prendre 50 milliards de CICE pour les transférer et régler le problème de l’assurance chômage. Il faut arrêter de sous-entendre à chaque fois que, quand on est demandeur d’emploi, on ne veut pas traverser la rue pour prendre n’importe quel boulot de l’autre côté. »
Toi aussi, vois le monde à travers les yeux de la Macronie.
Emmanuel Macron aidant un chômeur paresseux à traverser la rue pour trouver un job pourri. (Sous le regard admiratif de militants En Marche.)
J'ai la larme à l'oeil. pic.twitter.com/Pzn6729FMV— Mr Propagande (@MrPropagande) 16 septembre 2018