Selon Jesse Hughes, le Bataclan a été ciblé parce que ses propriétaires seraient juifs ou Israéliens et soutiendraient la Terre Promise. Il devait penser à l’ancien propriétaire qui louait pour des soirées en faveur d’Israël.
Dans son système de valeur, il est possible que la "sécu" ait trahi en faveur de "djihadistes".
Toute personne ayant travaillé dans le "culturel" sait que ce milieu pratique la ségrégation sociale, encourage la précarité, favorise les emplois ethniques et méprise les travailleurs. Les services de sécurité sont donc souvent constitués d’arabes et de noirs. Les services d’entretien passent vers 4/5 heures du matin, nettoyer après la fête. A l’égard de ces gens-là, le gus du culturel, souvent précaire lui-même, se gardera bien d’apporter la moindre solidarité. Par ailleurs, étant donné le nombre incalculable d’’embrouilles liés aux divers contrats et paiements des travailleurs (contrats aidés, contrats d’insertion, intermittence etc.) les plannings de la sécu et des nettoyeurs sont assez mouvants...
Pour en revenir à Hughes, la culpabilité le ronge. Pourquoi lui ? Pourquoi son groupe ? Cet ancien journaliste communicant (au service de Sony Bono, ex chanteur de variété devenu sénateur républicain) sait que son projet artistique est un projet pervers qui lui est revenu en pleine gueule.
En gros, il propose à un public bobo occidental de jouer à Délivrance, le film classique ou des péquenots white trash enculent et font la peau de gars de la ville. D’un côté la religion hallucinée, le rural taré, l’archaïque. De l’autre des gars progressistes, dans le tertiaires et le raisonnable.
Jesse a réactualisé cet angle avec des allusions contemporaines. Rien que le nom : ces "aigles du métal de la mort" : ce sont bien sûr les bombardiers bushistes... Jesse Hughes incarne au dixième degré le patriote white-trash avec drapeau US sur le perron. Côté "modernité", Jesse Hughes a également saupoudré ses chansons, pompées sur les Stones début seventies, de sauce porn-trash urbaine.
Il est possible que ce soit son groupe (des requins de studio) qui ait attiré la foudre. Enfin, pour crédibiliser son plan, Jesse a singé la vocation des prêtres en recevant les sacrements bidons d’une église bidon. Le diable s’est réveillé. Les premières rafales ont retenti sur "sa" chanson Kiss the Devil. Un plagiat du Sugar Baby de Dock Bogs (1927).
Who’ll love the devil ? Ben, toi, motherfucker
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