Le paysage de la distribution de livres se recompose à grande vitesse. C’est ce que l’on peut conclure à la lecture des chiffres publiés par Xerfi (études économiques sectorielles), qui montre que si les libraires au sens large constituent toujours le principal canal de vente de livres en France, la vente physique de livres est, comme pour l’année dernière en net recul.
Soit une baisse de 2 % en 2013 pour 1,5 % en 2012. Ainsi la tendance baissière devrait-elle se poursuivre « de plus de 1% par an en moyenne entre 2013 et 2017 » sur un marché qui représentait 4 milliards d’euros en 2013.
Une modification sectorielle qui se fait déjà ressentir socialement puisque le 10 février, 23 librairies du groupe « Chapitre » (propriété de France Loisirs) ont fermé, entraînant une occupation des locaux par les salariés dans une dizaine d’établissements.
Et ce sont les pure players, œuvrant uniquement sur Internet, qui devraient tirer les marrons du feu. Amazon, principalement, qui deviendrait le premier libraire de France dans quelques années. Or, si son siège social se situe à Seattle, son siège administratif européen et sa direction européenne des opérations sont situés au Luxembourg… Ce qui crée de fait une situation de concurrence déloyale puisque le géant américain échappe ainsi en grande partie à l’impôt.
Une victoire par KO pour Amazon, avec complicité de l’arbitre.