La recherche spatiale s’est progressivement privatisée aux États-Unis. Les fusées Saturne de la NASA ont laissé place à Space X d’Elon Musk et à Blue Origin de Jeff Bezos.

Moins connue, la fusée du patron d’Amazon, à la tête de 211 milliards de dollars pendant que ses employés aux droits de pisser chronométrés et mal payés triment comme des robots (qui les remplaceront un jour), a donc réalisé un test avec sa capsule pour touristes.

Pour lancer l’opération en mondovision, il fallait bien du marketing à l’américaine. Et quoi de mieux que six femmes puissantes, selon l’expression féministe consacrée. Dire femme puissante, déjà, c’est sous-entendre que femme ne l’est pas en soi... Ce ne sont pas des astronautes, elles n’ont pas fait d’études scientifiques, mais ce sont des stars avec de gros comptes Instagram. Dans le tas, il y a la compagne de Jeff. C’est la plus refaite sur la photo, on ne peut pas la louper.

Jalouse comme une pie, notre sympathique Amélie Paul a déboité ses consœurs dans un thread assassin. Vous avez dit sororité ?

« Et si tout ça, c’était aussi un gros coup de com pour détourner l’attention de SpaceX et Elon Musk ? Pendant que Musk envoie des vraies missions en orbite, développe Starship et joue dans la cour des grands… Blue Origin fait un tour de manège à 100 km, avec un équipage 100 % féminin super inclusif et médiatisé. Un beau contraste avec "le méchant Elon" : extrémiste de droite, nazi et misogyne. »

Voilà qui ne va pas redorer l’image de l’industrie spatiale US, après le débunkage mondial de l’opération Apollo de 1969 : la marche facile sur la « Lune », les incohérences techniques de la version officielle, les images perdues par la NASA, l’interview surréaliste des trois astronautes fous de joie...

L’élite a de plus en plus de mal à imposer ses légendes et autres narratifs. Le changement, c’est l’avènement du Net qui marque la fin de la distance médiatique entre l’élite et le peuple, distance qui était autrefois insurmontable. On ne pouvait pas contrer un discours à la télé, un article de journal, à moins d’écrire au journal (oh, le courrier des lecteurs bien filtré) ou d’appeler la télé...

Sur X, on peut, d’homme à homme, contrer un discours officiel, contester une information tronquée. Cette proximité électronique a tout changé, elle a rabaissé l’élite au niveau du peuple et remonté le peuple au niveau de l’élite. C’est pour cela que l’élite médiatique fuit X comme la peste : c’est un aveu de défaite, c’est-à-dire de mensonge. Et une nouvelle élite médiatique, plus adaptée, plus efficace, plus explicative, a pris sa place. Il y a grand remplacement.

Devant cet état de fait, l’élite médiatico-politique française a choisi d’augmenter le mensonge – c’est une méthode – et la répression. On remarque que ces deux options sont parfaitement corrélées. Cette stratégie de la tension n’a aucun avenir, elle est vouée à l’échec, elle est surtout le signe d’un pouvoir aux abois. Qui peut toujours renverser la table, c’est l’option Samson. On appelle ça la guerre.