Orelsan, auréolé de ses Victoires de la Musique, a sorti le clip de sa chanson Défaite de famille le 28 février 2018. Il y représente une fête de famille ennuyeuse et nauséabonde.
Il va choquer pas mal de Français, qui tiennent à leur famille ou à la Famille, mais ça fait du buzz et le rappeur, après les mésaventures de Sale pute (la chanson « ignoble » qui lui a fait perdre quelques concerts), reprend le chemin de la provoc.
Cependant, Orelsan a peut-être eu une « famille » comme il la décrit dans la chanson, auquel cas le clip est censé. Sinon il s’apercevra de la portée de son œuvre artistique quand il aura des enfants, s’il en a un jour.
Orelsan divise, et selon certains, c’est la définition d’un artiste. Mais c’est aussi celle du Diviseur.
Le Figaro, qui devrait pourtant être le gardien de la Famille et des Traditions, parle juste d’un clip « satirique » et « grinçant ».
« C’est parti pour une longue diatribe de quatre minutes, où chaque membre (interprété par Orelsan lui-même) en prend pour son grade : les parents à l’humour salace, le beau-frère et ses clichés politiques, la tante grippe-sous qui “lave les assiettes en carton” ou le grand-père mythomane qui s’offre un petit speech sur Mitterrand... Ça dure, ça dure, jusqu’à ce que tout le monde soit passé sur le gril, sauf la grand-mère, seule personne qui trouve grâce aux yeux du personnage principal. “Mamie je t’aime, à l’année prochaine”, lance-t-il avant de quitter les lieux. »
Étonnamment, Orelsan déclare qu’il n’a rien contre « les fêtes de famille » et qu’il est « plus dans un registre comique ». Il ne faudrait donc pas prendre son clip au sérieux. Mais alors, qu’est-ce qui est sérieux ? Ce clip anti-famille peut-il être pris au second degré par les gens qui n’en ont pas ? C’est délicat.
En d’autres temps, Yann Moix avait sorti un pavé de 1 000 pages où il déversait sa rage contre ses parents qui l’avaient maltraité. Une attitude défendable car il n’attaquait pas la Famille, seulement la sienne. Le clip d’Orelsan, même au second degré, peut faire penser à une attaque bien dans la ligne d’un des piliers de la civilisation. Une injonction mondialiste inconsciente, peut-être !
Bonus :