Les Etats-Unis ont averti samedi qu’ils pourraient appeler les talibans à fermer leur bureau au Qatar s’ils ne s’engageaient pas davantage à une réconciliation en Afghanistan.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a par ailleurs indiqué que les Etats-Unis n’étaient pas encore prêts à rencontrer des représentants des talibans.
James Dobbins, l’envoyé spécial des Etats-Unis pour l’Afghanistan et le Pakistan, était samedi à Doha, au Qatar, où il a participé avec John Kerry à des entretiens avec des responsables qataris, a annoncé un responsable américain.
M. Kerry a indiqué que les autorités américaines n’étaient pas encore prêtes à rencontrer des représentants des talibans, estimant que les insurgés n’étaient pas à la hauteur des efforts de paix.
"C’est notre espoir que cela pourrait être finalement une étape importante pour la réconciliation si c’est possible. Nous savons que cela pourrait ne pas être possible", a déclaré M. Kerry à des journalistes.
Si les talibans ne répondent pas aux préoccupations de Washington, "nous pourrions être amenés à envisager que le bureau soit fermé ou pas", a-t-il prévenu. "Il revient aux talibans de faire le choix", a-t-il ajouté.
Les talibans ont ouvert jeudi un bureau de représentation à Doha pour servir de relais à des négociations de paix en Afghanistan
L’administration américaine et les talibans ont décidé de renouer le dialogue alors que les Etats-Unis se préparent à retirer leurs 68’000 soldats d’Afghanistan l’année prochaine, mettant ainsi un terme à une longue guerre de plus en plus impopulaire.
Hamid Karzaï fait pression
Mais les Etats-Unis ont provoqué le mécontentement du président afghan Hamid Karzaï en annonçant maladroitement mardi de prochaines négociations de paix avec les talibans, grâce précisément à leur nouveau bureau de représentation ouvert au Qatar.
Le président Karzaï n’a en particulier guère apprécié le nom de ce bureau taliban, l’"émirat islamique d’Afghanistan", l’appellation du gouvernement du mouvement islamiste jusqu’à son renversement en 2001.
Sous la pression du Qatar et des Etats-Unis, le nom a depuis été modifié. Et M. Kerry a appelé deux fois M. Karzaï pour tenter de le calmer.