Le sommet annuel de la Ligue arabe s’est ouvert à Charm El-Cheikh en Égypte, avec pour objet principal, la constitution d’une armée arabe et l’intervention au Yémen.
Dès l’ouverture de la réunion, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a affirmé qu’il fallait accélérer la constitution d’une force arabe pour « faire face aux menaces sans précédent pour l’identité arabe » constitués par« les groupes terroristes »" et la multiplication des conflits régionaux.
Le président yéménite Abd-Rabbou Mansour Hadi y a pris la parole pour montrer du doigt Téhéran :
« Je dis aux pantins aux mains de l’Iran [les Houthis], c’est vous qui détruisez le Yémen par votre immaturité politique. J’appelle à la poursuite de cette opération jusqu’à ce que ce gang [les Houthis] se rende et se retire de toutes les terres qu’il occupe dans toutes les provinces »
Il a rejoint l’Arabie Saoudite immédiatement après son discours et celui du roi Salmane.
L’Égypte et l’Arabie saoudite projettent de lancer la phase terrestre de l’opération Tempête de fermeté au Yémen contre la rébellion chiite. Les bombardements des positions houthistes et leur alliés ont démarré jeudi, 190 appareils sont mobilisés par une coalition de neufs pays et ont ciblé en priorité la DCA adverse et les dépôts de missiles Scud (21 d’entre-eux auraient été détruits sur un total de 300).
D’après des diplomates arabes, le plan initial qui prévoyait une opération d’une durée d’un mois pourrait durer jusqu’à 6 mois et d’ajouter que « 5 000 Iraniens, (membres du) Hezbollah (libanais) et miliciens irakiens (pro-Téhéran) sont sur le terrain au Yémen ». Une affirmation invérifiable et qui ressemble à celles lancées par le camp occidentale et le régime de Kiev au sujet de la présence militaire russe en Ukraine.
Le Soudan, qui participe déjà aux opérations aériennes avec 4 avions de combats, s’est dit prêt à envoyer 6 000 fantassins a annoncé samedi le porte-parole de l’armée soudanaise Al-Sawarmy Khalid Saad.
Dans le pays, la capitale Sanaa a été sévèrement bombardée la nuit dernière et toute la journée, 200 employés de l’ONU et d’entreprises étrangères ont été évacués.
À Aden, la deuxième ville du pays où s’était réfugié le président démissionnaire Adi, a sombré dans l’anarchie, des groupes d’homme armés circulent dans la ville, en proie aux affrontements entre comités populaires fidèles au chef de l’État Hadi et insurgés houthistes, appuyés par des partisans de l’ancien président Saleh. Les combats ont fait au moins 75 morts et plus de 200 blessées en trois jours.