La haute juridiction ne se prononce pas sur la constitutionnalité de la loi anti-IVG mais invoque « des questions de procédures complexes et nouvelles ».
La Cour suprême des États-Unis a offert une victoire majeure aux opposants à l’avortement dans la nuit de mercredi 1er à jeudi 2 septembre, en refusant de suspendre une loi du Texas qui interdit d’avorter après six semaines de grossesse même en cas de viol ou d’inceste.
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Le Texas devient ainsi l’un des États les plus restrictifs en matière d’avortement. La législation interdit toute interruption de grossesse dès lors que les battements de cœur du fœtus sont perceptibles, soit à partir de la sixième semaine de grossesse environ. À ce stade, beaucoup de femmes ignorent encore qu’elles sont enceintes.
Cette décision a été prise à une courte majorité des cinq juges conservateurs, dont trois ont été choisis par l’ancien président Donald Trump pour leur opposition à l’avortement. Le chef de la cour, John Robert, un conservateur modéré, tout comme les trois magistrats progressistes, a fait savoir qu’il aurait bloqué cette loi « sans précédent », en attendant un examen de fond.
La juge progressiste Sonia Sotomayor a jugé la décision « stupéfiante » et reproché à ses confrères de « se mettre la tête dans le sable » face à une loi « imaginée pour empêcher les femmes d’exercer leurs droits constitutionnels et pour échapper à un examen en justice ». « Les Républicains avaient promis de faire tomber “Roe contre Wade” et ils ont réussi », a, quant à elle, tweeté l’élue démocrate Alexandria Ocasio-Cortez, en référence à l’arrêt emblématique de la Cour suprême qui, en 1973, avait reconnu le droit à l’avortement aux États-Unis.
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Le président des États-unis, le Démocrate Joe Biden, avait dénoncé plus tôt une loi « radicale » qui « restreint l’accès des femmes aux soins de santé dont elles ont besoin, notamment dans les communautés de couleur ou à faibles revenus, et délègue, de façon scandaleuse, à des citoyens privés les poursuites contre ceux qui pourraient aider [ces femmes] ». Il a également promis de « défendre » l’arrêt « Roe contre Wade », mais ses marges de manœuvre sont limitées compte tenu de la minorité de blocage dont disposent les républicains au Sénat.
Près d’un demi-siècle après cet arrêt, le droit à l’avortement divise toujours profondément les États-Unis. Selon un sondage de la chaîne NBC publié mercredi, 54 % des Américains estiment que l’avortement devrait être légal dans la majorité des cas, et 42 % pensent qu’il devrait être illégal.
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