Les sénateurs n’ont pas validé le plan de déconfinement du gouvernement, à 89 voix contre 81 et 174 abstentions. Ce vote n’empêche néanmoins pas le lancement du déconfinement, prévu le 11 mai.
Douche froide pour la majorité présidentielle : le plan de déconfinement défendu par l’exécutif, a été rejeté par le Sénat (dominé par Les Républicains). 89 sénateurs ont voté contre et 174 se sont abstenus, tandis que 81 élus ont voté pour.
L’AFP a noté une abstention « massive » des élus LR (135 sénateurs LR se sont abstenus et sept ont voté pour.) Le chef de file des sénateurs de droite Bruno Retailleau a reproché au gouvernement un « pari à quitte ou double » : « Personne ne peut dire si vous aurez la semaine prochaine suffisamment de masques pour protéger tous les Français [face au coronavirus] », a-t-il mis en garde.
Côté gauche, le groupe CRCE à majorité communiste a voté contre, tout comme les socialistes (68 contre, 2 abstentions et une voix pour).
Outre les LREM, unanimes pour soutenir le gouvernement, les groupes Union centriste et RDSE (à majorité radicale), ont très largement validé ce plan de déconfinement.
« Le moment est critique, nous ne pouvons pas rester confinés » avait déclaré Édouard Philippe devant les sénateurs au cours d’une allocution de 50 minutes. Le Premier ministre avait mis en avant l’impératif d’une reprise progressive de l’économie et des écoles en exposant la stratégie de déconfinement du gouvernement. « Le confinement se justifiait par l’urgence, mais son coût social et économique est colossal [...] La vie économique doit reprendre impérativement et rapidement, avec des aménagements, avec de la bonne volonté », avait-il notamment déclaré.
Présenté par le Premier ministre le 28 avril à l’Assemblée nationale, le plan du confinement avait été approuvé par 368 voix contre 100 et 103 abstentions.
Ces deux votes, en application de l’article 50-1 de la Constitution, ont surtout une valeur symbolique et pas d’impact sur le lancement du déconfinement, qui doit commencer le 11 mai.