La presse britannique, inquiète, estimait samedi que le pays était près de quitter l’Union européenne après l’échec du premier ministre David Cameron à faire barrage à la désignation de Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne.
Mais les opinions sont divisées quant à savoir qui est à blâmer entre M. Cameron ou Bruxelles de rendre encore plus difficile de convaincre les Britanniques de rester dans l’Union européenne si un référendum se tenait en 2017.
M. Cameron s’est engagé à organiser un référendum sur l’appartenance de son pays à l’UE en 2017 s’il est réélu l’an prochain. "Une marche de plus vers la sortie de l’Europe", écrit le Daily Telegraph, le grand quotidien conservateur.
Le Rooney de l’Europe
Le Daily Mail, eurosceptique, enfonce le clou en déclarant que "Cameron le perdant est le Rooney de l’Europe", en référence à Wayne Rooney, l’attaquant de Manchester, dont l’équipe n’a pas dépassé le premier tour au Mondial de football au Brésil.
The Times de Rupert Murdoch partage la même constatation à sa Une : "Le Royaume-Uni proche de la sortie de l’UE". Mais le pays s’avère ainsi mieux loti dans un "splendide isolement" et Cameron a "renforcé la position de la Grande-Bretagne en maintenant une robuste opposition" et ses chances de remporter les élections l’an prochain.
Le pro-UE Independant évoque "une défaite, un désastre". "Ce splendide isolement n’est pas la manière d’engranger des arguments en faveur de l’UE", souligne le quotidien.
"Cam, nous sommes en guerre avec l’UE"
Le Guardian (gauche) déclare également que "le Royaume Uni est proche d’une sortie de l’UE après l’élection de Junker". Alors que le Sun, patriotique, écrit, "Cam, nous sommes en guerre avec l’UE".
Enfin le Financial Times analyse qu’il s’agit d’un "historique changement de pouvoir au sein de l’UE" et d’un "moment dangereux pour les relations du Royaume-Uni avec l’Europe".