L’on sait que le programme nucléaire iranien, dont on suppose qu’il a une dimension militaire, d’autant plus qu’il est associé au développement de missiles balistiques, est perçu comme une menace pour Israël, à qui l’on prête le dessein de faire à nouveau ce qu’il a accompli en 1981, avec le bombardement de la centrale irakienne d’Osirak, ou plus récemment en Syrie, c’est à dire de mener une opération militaire contre les installations de Téhéran.
Annoncé depuis longtemps, ce raid israélien n’a toujours pas eu lieu, en raison de l’opposition affichée de la communauté internationale, à commencer par celle des Etats-Unis.
Mais selon certains organes de presse israélien, comme par exemple le quotidien Yedioth Ahronoth, avec un article du journaliste Nahum Barnea, qui passe pour être bien informé, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et le ministre de la Défense, Ehud Barak, sont à la manoeuvre pour obtenir l’assentiment des autres membres du gouvernement de l’Etat hébreu pour soutenir une opération militaire contre l’Iran.
« La guerre ! C’est une chose trop grave pour la confier à des militaires » a dit un jour Georges Clémenceau, avant de devenir le Père la Victoire. Mais là, l’appareil sécuritaire israélien n’est pas du tout favorable à l’option militaire. C’est notamment le cas du général Benny Gantz, le chef d’état-major de l’armée israélienne, de Tamir Pardo, le patron du Mossad, qui affiche la même position que son prédécesseur, Meir Dagan et de Yoram Cohen, le directeur du Shin Beith (sécurité intérieure).
« Le front iranien est la priorité » a lancé Amos Gilad, le directeur du département politique du ministère israélien de la Défense, lors d’un discours prononcé le 27 octobre devant des étudiants.
« Benjamin Netanyahu est le premier à avoir considéré l’Iran comme une menace majeure. Le ministre de la Défense comprend également l’ampleur de cette menace » a-t-il ajouté, en soulignant que « toutes les options (sont) sur la table ».
La planification d’une attaque contre l’Iran est très compliquée. Avant de la lancer, il faut être certain d’atteindre tous les objectifs en une seule fois, sinon, la situation qui en résulterait serait pire qu’avant.
En guise de représailles, Téhéran pourrait bloquer le détroit d’Ormuz, par où transite une grande partie de la production pétrolière mondiale à destination des Etats-Unis, de l’Europe et de l’Asie. Et cela pourrait dégénérer en conflit régional, étant donné que les monarchies pétrolières du golfe Persique ne toléreront pas cet état de fait.
Par ailleurs, l’on peut aussi imagine que Téhéran se serve du Hezbollah libanais pour attaquer le nord d’Israël et fasse de l’agit-prop avec les minorités chiites présentes dans les pays arabes, comme cela a récemment été suspecté à Bahrein et en Arabie Saoudite.
D’où la priorité accordée par le Mossad et l’armée israélienne aux opérations clandestines pour freiner le programme nucléaire et la mise au point de nouveaux missiles en Iran. Cela passe par l’élimination ciblée de scientifiques iraniens, des attaques cybernétiques dont le virus Stuxnet en est un exemple, ou bien encore des coups de main comme celui réalisé, semble-t-il, contre la base Imam Ali, près Khorramabad, dans l’ouest du pays, victime d’une mystérieuse explosion en octobre 2010.