Le Koweït met en œuvre depuis 1992 des batteries antimissiles « Patriot », que le grand public a appris à connaître à l’occasion de la guerre du Golfe qui avait eu lieu un an plus tôt.
Et cela, même si l’efficacité de ce système n’avait pas été franchement prouvé étant donné que très peu des 220 engins lancés interceptèrent les 81 missiles balistiques tirés par l’armée irakienne à l’époque.
Depuis, ce système a évolué et s’est amélioré, au fil de la mise au point de nouvelles versions. En août 2010, l’on apprenait que l’Agence de coopération de défense et de sécurité (DSCA), l’organisme du Pentagone chargé de l’exportation des armes américaines, avait accepté une requête koweïtienne pour la fourniture de 209 missiles Patriot GEM-T pour un montant de 900 millions de dollars.
Mais apparemment, le Koweït a changé d’option car la même DSCA vient de notifier au Congrès, qui aura trente jours pour émettre une objection, une demande visant à livrer aux forces koweïtiennes 60 missiles intercepteurs Patriot PAC-3, nettement plus efficaces que les précédentes versions avec leur mode « Hit-to-Kill » que lui permet leur radar actif en bande ka.
En plus de ces engins, la demande du Koweït comprend 20 lanceurs, 4 radars, 4 stations de contrôle ainsi que d’autres équipements et le soutien logisitique de ces systèmes (maintenance, formation des opérateurs). Au total, la facture s’élève à 4,2 milliards de dollars.
« Le Koweït utilisera l’équipement et les missiles PAC-3 pour améliorer ses capacités de défense antimissile, renforcer la défense de son territoire et dissuader les menaces régionales », a expliqué la DSCA, qui a repris les mêmes arguments qu’en 2010, quand il était question de vendre les 209 Patriot GEM-T.
Face à la menace éventuelle que représente les missiles balistiques iraniens, Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat américaine, avait plaidé, en avril dernier et devant les 6 pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG, avec l’Arabie Saoudite, Bahrein, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Qatar et le sultanat d’Oman) pour une coopération régionale accrue en matière de défense, et notammant pour l’instauration d’un bouclier antimissile.
Des batteries antimissiles ont été mises en service en Arabie Saoudite ainsi qu’aux Emirats arabes unis. Ces derniers ont d’ailleurs également commandé, pour 3,48 milliards de dollars, le système THAAD (Teminal High Altitude Area Defense), capable d’intercepter des missiles à haute altitude.