L’annonce faite le 18 novembre par le ministère allemand de la Défense au sujet d’un accord trouvé entre Dassault Aviation et Airbus au sujet de l’avion de combat de nouvelle génération [NGF – New Generation Fighter], c’est à dire le pilier n° 1 du Système de combat aérien du futur [SCAF], n’en était pas une... Et l’emballement médiatique qu’elle a suscité n’avait pas lieu d’être.
Pour rappel, Dassault Aviation et Airbus, qui défend les intérêts de ses filiales allemande et espagnole, négocie la répartition de la charge de travail relative au NGF, dans le cadre de la phase 1B du programme SCAF, mené dans le cadre d’une coopération dirigée par la France et associant l’Allemagne et l’Espagne.
L’un des blocages tient au faut que Dassault Aviation entend garder les leviers lui permettant d’assurer la maîtrise d’oeuvre pour laquelle il été désigné, ce qui lui conteste Airbus, notamment pour ce qui concerne le domaine des commandes de vol.
L’annonce faite par Berlin au sujet de cet accord présumé a été saluée par Airbus et le ministère espagnol de la Défense. En France, seule la présidence de la République y a réagi en diffusant un communiqué auprès des agences de presse pour saluer « un grand pas en avant » tout en rappelant le « rôle » de chef de file de la France dans ce programme. Sauf que, durant ces trois derniers jours, Dassault Aviation est resté silencieux… Et pour cause.
Invité de la matinale de RTL, ce 21 novembre, son PDG, Éric Trappier, a remis les pendules à l’heure. C’est une « pseudo annonce politique qui a été faite. Je pense que les autorisations allemandes qui étaient difficiles à obtenir sont sorties. Ça a donné lieu à des fuites », a-t-il lancé. Quant à l’accord, « il n’est pas encore tout à fait » finalisé et « rien n’a été signé entre Dassault et Airbus » a-t-il poursuivi.
Interrogé pour savoir si cet accord serait finalisé cette semaine, c’est à dire à l’occasion de la visite que doit faire Élisabeth Borne, la chef du gouvernement, à Berlin, le 25 novembre, M. Trappier a lâché un laconique « on verra ».