Le Monde n’en finit pas de nous faire rire jaune (et bleu). L’organe numéro un de la propagande otano-américaine en France, représenté par Damien Leloup sur le plateau de 28 Minutes, explique tranquillement comment contre-attaquer face à la propagande russe.
Pour l’instant, depuis l’interdiction de Sputnik TV et RT France sur injonction de la Commission européenne, elle-même aux ordres de la puissance américaine, on voit surtout 1 % de propagande russe et 99 % de propagande américaine dans nos médias.
Heureusement, les Russes ont créé des faux sites pour induire le grand public français en erreur, en lui faisant détester les Ukrainiens et aimer les Russes : c’est le résumé du combo Arte-Le Monde.
Commissaire politique d’Arte : Contre-attaquer, ce serait donner raison aux manipulateurs, quelque part ?
Journaliste du Monde : Contre-attaquer sur un plan technique en copiant leurs méthodes, complètement, parce que du coup c’est leur donner raison à tous les niveaux.
Doit-on contre-attaquer face à la propagande russe ?
“Il y a une limite à ce qu’on peut faire techniquement et juridiquement depuis la France”, analyse Damien Leloup, journaliste au Monde, spécialiste en cybersécurité.
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— 28 minutes (@28minutes) June 16, 2023
On écoute l’animatrice au casque violet, suffisamment ignare en matière géopolitique pour rerouter sans accrocs la propagande gouvernementale, c’est-à-dire otanesque :
« L’actualité, c’est la révélation par le ministère des Affaires étrangères d’une vaste campagne de désinformation russe contre la France à base de faux sites d’infos et de plagiats, une cyberattaque donc numérique liée à la guerre en Ukraine. Le Quai d’Orsay s’insurge et la Russie nie. »
Extrait très cut de la réponse de Tolstoï aux accusations du Quai :
« Votre ministre ment, et comme d’ailleurs vous, vous mentez sur la Russie depuis des mois et presque des années, malheureusement, on a l’habitude à ça. »
Fin de la défense russe. La partie sur la méchante propagande russe et la gentille propagande otano-française commence à 12’43.
Pour info, les faux sites dénoncés fort justement par le reportage, on n’en avait jamais entendu parler, et il faut être assez con pour tomber dans le panneau. Ça n’empêche pas la diplomatie française de crier sa droiture et son indignation sous la plume de la très otano-européiste Colonna, ministre des AE :
Politruk !
Pour enfoncer les thèses gouvernementales dans la tête de ses téléspectateurs, Arte invite le jeune auteur d’un livre anti-RT (ça sent l’agent premier échelon), une chercheuse qui enseigne en école d’officiers de gendarmerie, et Damien Leloup, le jeune Spock du Monde. Le commissaire politique de l’émission, comme il se doit, s’appelle Benjamin Sportouch.
- политрук
L’équipe de journalistes-Système de 28 Minutes, magazine de désinformation permanent à biais européiste sur l’actualité, n’est évidemment pas bien placée pour dénoncer les désinformations des autres, fussent-elles vraies.
Sportouch nous explique que la propagande russe est si bien faite qu’« on se laisse très facilement prendre au piège ». On lui rétorquera que celle d’Arte est trop grossière pour être gobée facilement. Mais le commissaire politique de la Quin veille. Leur source ? Le long article de Damien dans Le Monde.
L’opération de désinformation russe « Doppelgänger », dont l’existence avait été révélée à la fin du mois de décembre mais qui se poursuit encore aujourd’hui et qui a été dénoncée par le gouvernement français mardi 13 juin, s’appuie sur une série d’« éléments de langage » récurrents. Afflux de réfugiés, crise économique dans plusieurs pays européens, mais aussi faux documents pour dénoncer la « sauvagerie » des Ukrainiens, tous les contenus ont pour objectif, à peine masqué, de servir le « narratif » du Kremlin et d’affaiblir le soutien à l’Ukraine.
À la fin de l’article de Leloup, le directeur du journal, en personne, s’indigne et signe une tribune historique :
Les auteurs de cette campagne, identifiée comme russe par les services de l’État comme par les chercheurs en sécurité de Meta et les journalistes du Monde, cherchent non seulement à tromper les citoyens européens, mais aussi à éroder la confiance dans les médias qui apportent quotidiennement à leurs lecteurs une couverture factuelle et juste de la guerre en Ukraine.
« Éroder la confiance dans les médias qui apportent quotidiennement à leurs lecteurs une couverture factuelle et juste de la guerre en Ukraine »... Fenoglio, le comique impayable de la Pravda française, nous fera toujours rire !