Les insurgés du Donbass perdent du terrain face à l’armée ukrainienne et ne contrôlent plus guère qu’un tiers du territoire des régions ayant proclamé leur indépendance en mai. Les sécessionnistes prorusses risquent également de perdre dans les prochains jours les derniers points de passage vers la Russie qu’ils tiennent encore sur la frontière. Si cette éventualité devenait réalité, les combattants du Donbass n’auraient plus aucune échappatoire ainsi que les milliers de civils fuyant chaque jour l’horreur des bombardements ukrainiens.
Dans cette histoire, chacun aura constaté la placidité et la patience, voire la passivité dont fait preuve en ce moment le président russe Vladimir Poutine. Après le gigantesque et inattendu succès du rattachement de la Crimée à la Fédération russe, le président Poutine se garde sagement de réagir de manière irréfléchie sur la question du Donbass ; il a bien conscience qu’une intervention militaire russe en Ukraine serait une entreprise potentiellement extrêmement lourde de conséquences pour son pays et pour le monde.
A côté de ces considérations, Vladimir Poutine a aussi jugé de bon de laisser du temps à son nouvel homologue ukrainien Piotr Porochenko. Il lui laisse le temps de faire ses preuves, de proposer et de mettre en œuvre un plan de paix et de réconciliation nationale qui tient la route, enfin de consolider son pouvoir sur les structures de force ukrainiennes et de reprendre la main sur les éléments turbulents qui le débordent.