Le gouvernement danois n’en finit plus de durcir sa politique à l’égard des réfugiés. La dernière initiative, insérée dans un projet de loi qui doit être débattu en janvier, prévoit de confisquer les bijoux des demandeurs d’asile pour financer leurs aides. Le gouvernement libéral minoritaire de Lars Lokke Rasmussen propose que la police soit capable de fouiller les bagages des demandeurs d’asile et de saisir les objets de valeur – pas les alliances de mariage, a finalement concédé le gouvernement – ainsi que les sommes d’argent dépassant 3 000 couronnes (400 euros).
Cette mesure a provoqué une vague d’indignation, notamment à l’étranger. Le Washington Post a comparé la mesure à la spoliation des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais la police danoise, censée être en première ligne pour évaluer la valeur des bijoux, a également fait part de ses craintes sur l’organisation concrète de ces contrôles. « J’estime que l’on doit être capable de faire la différence entre un bracelet qui coûte 1 000 ou 20 000 couronnes », a rétorqué la ministre de l’Intégration, Inger Stojberg.
Interrogés par le quotidien Politiken, mercredi 23 décembre, des juristes ont également rejeté l’argument du gouvernement qui prétendait que cette mesure n’était pas différente de celles qui s’appliquent aux Danois. Selon eux, jamais on ne pourrait confisquer les bijoux de Danois bénéficiant de l’aide sociale. Si cette disposition a fait scandale, ce n’est pourtant qu’une mesure sur la longue liste des règles drastiques auxquelles doivent se soumettre les étrangers dans le pays.
Le cas d’un étudiant camerounais, médiatisé ces derniers jours, a également créé la polémique. Élève à l’université d’Aarhus, Marius Youbi s’est vu retirer son permis de séjour et signifier qu’il devait quitter le Danemark d’ici au 8 janvier pour avoir dépassé d’une heure et demie le quota de quinze heures hebdomadaires autorisées pour un travail à temps partiel en tant qu’étudiant international. Choquée, l’université a autorisé l’étudiant ingénieur à passer ses examens en avance avant son expulsion. Il a obtenu les meilleures notes possibles. « C’est une punition disproportionnée pour quelqu’un dont le tort est d’avoir trop travaillé », s’est indigné Per Lysgaard, de l’université d’Aarhus.