La décision était attendue avec impatience étant donné les menaces qui pèsent sur la Centrafrique, en proie au chaos depuis maintenant plus d’un an, avec la prise du pouvoir par la coalition rebelle de la Séléka et les violences inter-religieuses.
Sur proposition française, le Conseil de sécurité des Nations unies a en effet autorisé à l’unanimité, ce 10 avril, le déploiement d’environ 12 000 casques bleus dans ce pays, où la France a déjà envoyé 2 000 soldats dans le cadre de l’opération Sangaris, aux côtés de 6 000 soldats de la Mission de soutien à la Centrafrique (MISCA), déployés sous l’égide de l’Union africaine.
Ces casques bleus (10 000 militaires et 1 800 policiers) formeront ainsi la MINUSCA (Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en RCA) et relèveront les soldats africains de la MISCA, dont les effectifs sont composés, depuis l’annonce du retrait du Tchad, par des contingents venus du Burundi, du Cameroun, du Congo, de la République démocratique du Congo, du Gabon, de la Guinée équatoriale et du Rwanda.
Le transfert d’autorité entre la MINUSCA et la MISCA est prévu pour le 15 septembre prochain. Le mandat initial de cette nouvelle mission des Nations unies expirera le 30 avril 2015.
Comme pour la MISMA, au Mali, la MISCA devrait fournir, dans un premier temps, l’essentiel des effectifs de l’opération des Nations unies. Restera donc à trouver 6 000 autres casques bleus, ce qui ne sera pas une mince affaire.
Dotée d’un budget évalué entre 500 à 800 millions de dollars, la MINUSCA aura pour mission de protéger la population civile ainsi que les convois humanitaires, de faire du maintien de l’ordre, de soutenir la transition politique et de tâcher d’arrêter les auteurs d’exactions afin de pouvoir les traduire devant la Cour pénale internationale (CPI).
Par ailleurs, et pendant que les gendarmes mobiles prochainement appelés à intégrer l’opération EUFOR RCA, lancée officiellement par l’Union européenne le 1er avril, commencaient à patrouiller dans les rues de Bangui, deux soldats français ont été blessés aux jambes, hier, par l’explosion du grenade alors qu’ils tentaient de contrôler un individu suspect dans le quartier Combattants.
« Nos soldats contrôlaient un individu ivre, excité, avec une arme blanche, quand il a lancé une grenade. Deux hommes ont été blessés très légèrement à la jambe, il n’y a aucun souci pour eux », a précisé le colonel François Guillermet.