Emmanuel Macron a annoncé la création d’un « Conseil national de la refondation » dans un entretien accordé à plusieurs organes de la presse régionale vendredi soir dernier en conclusion des législatives. Son but serait de rassembler les « forces politiques, économiques, sociales, associatives », et lui sera associé un aréopage de citoyens tirés au sort, interrogés sur les grands sujets du moment aux yeux de l’exécutif, c’est-à-dire le pouvoir d’achat, les institutions, l’écologie ou les retraites.
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[…] Le nouveau gouvernement a choisi de mimer le CNR mais en acceptant comme influence non plus le PCF mais son équivalent parodique, la NUPES, qui elle aussi défend bec et ongles la planification (écologique) et la socialisation de l’économie. Mais en dévoilant son nouveau projet, la Macronie envoie un message clair à ses rivaux : la planification oui, mais avec nous aux manettes (et donc sans vous).
Le « nouveau conseil » du gouvernement Macron II ressemble furieusement à certains autres « coups de comm’ » du gouvernement Macron I.
On se souvient que pour les retraites ou pour le climat, l’exécutif a pu tirer de son chapeau ces « comités de citoyens » pour donner à ses décisions unilatérales une apparence de démocratie directe. Fidèle à une manière de gouverner qui enchaîne tactiques de diversion sur tactiques de diversion, le locataire de l’Élysée s’est fait une spécialité d’enjamber les moments démocratiques qui rythment la vie publique nationale en créant de toutes pièces des « machins » visant à diluer la responsabilité effective du gouvernement ou de transformer ses défaites politiques en opérations de communication réussies. Ici, le gouvernement anticipe sa victoire à la Pyrrhus sur une extrême gauche mélenchoniste en ascension dangereuse, et tente d’étouffer médiatiquement sa dynamique favorable dans les médias.
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