L’UE et le Canada se veulent les porte-drapeaux d’un commerce « libre et équitable », fondé sur des « valeurs communes », dont ils souhaitent eux-mêmes « fixer les règles »...
ONG et organisations professionnelles n’auront pas obtenu gain de cause. Le traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, le CETA, entre en application provisoire ce jeudi dans sa quasi-totalité.
Bruxelles et Ottawa voient dans cet accord dit de nouvelle génération – « le plus ambitieux » jamais signé par l’UE, aux dires de la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström – une « référence pour les futurs accords internationaux ».
« À une époque où l’on tend de plus en plus à imputer de nombreux maux de la planète aux échanges commerciaux, l’accord peut servir de modèle pour une coopération économique responsable entre les pays », ont insisté Cecilia Malmström et le ministre canadien du Commerce François-Philippe Champagne, dans une tribune publiée mercredi dans plusieurs quotidiens.
Les droits de douane sur 98 % des produits échangés entre les deux zones supprimés
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Il permet aussi la reconnaissance de 143 produits d’origine géographique protégée (AOP) au Canada, dont l’agriculture gagne à l’inverse un accès accru au marché européen. Même si certains secteurs sensibles comme la viande restent soumis à des quotas, l’industrie européenne voit d’un très mauvais œil l’arrivée sur son sol de produits canadiens élaborés selon elle de manière déloyale.
« Le Canada a des normes sanitaires et d’étiquetage plus faibles que l’UE et son agriculture industrielle est plus fortement dépendante des pesticides et des cultures génétiquement modifiées », résume Greenpeace, qui fait partie des nombreuses ONG opposées au texte.
Mercredi, plusieurs d’entre elles – les mêmes qui s’opposent à l’accord négocié par l’UE avec les États-Unis, le TTIP, actuellement au point mort – ont jeté leurs dernières forces dans la bataille. Elles reprochent au CETA, qui concerne au total 510 millions d’Européens et 35 millions de Canadiens, d’affaiblir les normes sanitaires et environnementales.