Il est temps pour les auteurs du coup d’État manqué au Burkina Faso de rendre des comptes.
Le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’unité d’élite à l’origine du putsch du 17 septembre, a été dissout par décret et se trouve en cours de désarmement. Ses 1300 membres, cantonnés dans le camp militaire de Naba Koom, vont être affectés à divers autres régiments de l’armée burkinabé. Son chef, le général Gilbert Diendéré, et 13 autres partisans de l’ancien président Blaise Compaoré, sont actuellement poursuivis par le Procureur général de la Cour d’appel de Ouagadougou Laurent Poda, qui a décidé le gel de leurs avoirs.
Le Conseil des ministres a prononcé la révocation du ministre délégué à la Sécurité, Sidi Paré, et de son chef d’état-major particulier, qui avaient rallié les mutins. Il a également décidé la création d’une commission d’enquête sur le coup d’État, afin d’identifier l’ensemble des factieux civils (parmi eux des membres du Congrès pour la démocratie et le progrès, l’ancien parti au pouvoir) et militaires et de les traduire en justice. Ils devront notamment répondre des onze morts et de près de 300 blessés, résultant de leur coup de force, et de la prise en otage du président intérimaire, Michel Kafando, de son premier ministre, Isaac Zida, et deux autres membres du gouvernement de transition.