Son blog est hébergé par Slate, le pure player de Jean-Marie Colombani et ses amis actionnaires. La tendance est naturellement libérale libertaire, et Laurent Sagalovitsch ne dépareille pas. Son credo figure noir sur blanc à droite de la page d’accueil de son blog, et derrière le 2e ou le3e degré, comme il se plaît à dire, il y a quelques vérités haineuses de premier degré, voire de degré zéro.
Son blog s’appelle You will never hate alone, qui est la reprise de la chanson des supporters de Liverpool You’ll never walk alone, qui est un chant d’amour. Un petit dérapage sans conséquence, n’est-ce pas. Mais promouvoir la haine comme il le fait, même aux 2e ou 3e degrés, cela ne va pas sans risques.
« Ceci posé, la plupart du temps, mes articles seront à prendre au deuxième ou au troisième degré. De grâce, nul besoin d’aller embêter la standardiste de la Licra, de menacer de convoquer le conseil d’administration de la Mrap, de m’admonester de présenter des excuses sur le champ, sans quoi, vous irez tout rapporter au commissaire général de S.O.S racisme, à l’inspecteur en chef de la SPA, au rapporteur de la Ligue des Droits de l’Homme. Je ne suis pas sérieux. Je suis un bouffon. Un pitre. Un petit con hargneux. Un individu sans intérêt qui aime jouer à l’intéressant. »
Cette introduction permet de brouiller les pistes et de pouvoir glisser le fond de sa pensée au milieu de provocations adolescentes sur le registre du « j’aime/j’aime pas ».
On en arrive au petit paradoxe talmudique qui permet de dire une chose et son contraire, de faire croire une chose et son contraire, et d’en profiter sur les deux tableaux. Car sachant ce qui suit, qui va aller taxer Sagalovitch d’antisémitisme ? Le faux diplôme de courage que voilà !
« Surtout par pitié, ne me taxez jamais d’antisémitisme. J’ai eu le bonheur ou le malheur d’être né de parents tout à la fois ashkénaze et sépharade donc pas de jaloux non plus de ce coté-là. Chacun en prendra pour son grade et aura sa pâtée de critiques bien senties. J’oubliais : bien que je sois né en France, bien que je possède un passeport français, que j’ai trop longtemps vécu dans ce beau pays, je n’éprouve envers lui aucune tendresse particulière et n’aurait cesse de démonter et démontrer à longueurs d’articles ses travers et ses absurdités. »
Ah, la première vérité affleure au milieu d’un petit marais de mensonges : la haine de la France, si facile, si induite, si apprise par les médias dirigés par qui vous savez. Le voleur qui méprise le volé, en quelque sorte. On parle de vol de culture, évidemment. Et le ressort de cette haine arrive très vite, comme si on oubliait toutes les provocations au petit pied et les contrepieds de pacotille, qui ne sont là que pour brouiller le message essentiel :
« Je n’ai jamais pardonné la rafle du Vel d’hiv et ne la pardonnerais jamais. Par principe et par instinct, je n’ai aucune sympathie pour l’Allemagne ou pour la Pologne. C’est ainsi. Vous pourrez toujours me parler de la réconciliation nécessaire entre les peuples, de la nécessité du pardon, de l’exigence de tourner la page, je suis sourd à jamais à tous ces raisonnements frappés du bon sens. »
Et voilà ce que les réseaux sociaux, majoritairement bien-pensants, appellent un hater, un haineux ou plutôt, le terme vient des quartiers, un « rageux ». Mieux vaut qu’il garde sa maladie pour lui et qu’il reste loin de la France, nous n’avons pas le contrepoison !
Une haine contre la France qui ne l’a pas empêché d’être embauché par Libération ou Les Inrocks en tant que critique littéraire, et d’être publié chez Hachette. On rappelle à Laurent Joffrin, le patron de Libé, si prompt à dénoncer la prétendue haine d’un Dieudonné, qu’il a avec Sagalovitsch affaire à une authentique haine.
Qu’attend-il pour la dénoncer ? Allo, Lolo ?