L’année dernière, l’espérance de vie à la naissance aux États-Unis a encore diminué de onze mois, après un plongeon de vingt-deux mois en 2020. Elle est désormais moins élevée qu’en Chine. En cause, la gestion du Covid sur fond de fortes inégalités sociales, mais aussi les overdoses et les armes.
Soixante-dix-sept ans versus soixante-seize ans. L’année dernière, l’espérance de vie à la naissance des Chinois a dépassé celle des Américains (76,1 ans). Ce basculement était attendu au milieu de la décennie, mais la stratégie « zéro Covid » de Pékin a précipité le mouvement, souligne sur son blog l’historien américain Adam Tooze. « C’est une transition historique , d’une certaine façon plus révélatrice que les chiffres du PIB que l’on cite habituellement », écrit-il, navré de voir cet indice de développement humain plonger aux États-Unis. Une statistique cruelle, s’agissant d’un pays prospère, technologiquement avancé, en temps de paix.
Cela fait déjà une décennie que l’espérance de vie stagne outre-Atlantique. Mais elle a plongé avec l’épidémie de Covid, reculant de 2,7 ans en deux ans, soit trente et un mois, selon les données publiées fin août par les autorités sanitaires américaines (CDC). Même après l’arrivée des vaccins, en 2021, et malgré la diminution des décès dus aux grippes, pneumonies, etc., elle a fondu de onze mois. L’Américain moyen mourra avant le Cubain ou l’Albanais moyen, pointe Adam Tooze.