Le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, a conclu sa visite en Arabie saoudite par une rencontre avec le prince saoudien Nayef Al-Shaalan, une personnalité contestée. Il s’agissait d’une visite informelle qui n’était pas inscrite au programme. Le ministre n’était pas au courant du passé judiciaire de l’individu et a indiqué par après « regretter qu’apparemment une erreur se soit produite ».
« L’ambassadeur m’a proposé cette rencontre et le protocole l’a approuvée. Je n’étais pas du tout au courant des antécédents judiciaires de la personne (...) », a affirmé Didier Reynders après la rencontre. « Si nous avions été informés de la situation, nous ne l’aurions pas fait », a-t-il ajouté à La Libre.
Accompagné de son frère jumeau Saud, Nayef a réservé un accueil de prestige au ministre belge des Affaires étrangères et à quelques journalistes. L’entrevue s’est terminée par une photo de famille aux côtés du léopard domestique du prince.
Nayef a été condamné en 2007 par un tribunal en France à 10 ans de prison pour son implication dans un trafic de deux tonnes de cocaïne par avion diplomatique. L’homme n’est pas allé en prison car aucun accord d’extradition ne lie l’Arabie saoudite et la France. L’intéressé a toujours nié tout trafic. Le prince figure également sur la liste des personnes recherchées par Interpol, renseigne le site internet de l’organisation internationale policière.
Les deux frères ont discuté très ouvertement avec Didier Reynders. Ils ont ainsi déclaré être tous les jours en contact (par satellite) avec des membres de l’opposition syrienne. Didier Reynders a qualifié la discussion de nécessaire sur ce plan. « Elle permet de mettre en lumière la manière de fonctionner de certains groupes sur le terrain. Cela démontre certainement la complexité du dossier syrien », a déclaré le chef de la diplomatie belge à l’issue de l’entrevue. Leurs déclarations ne le rendent en outre pas plus optimiste sur la Syrie avec entre autres le risque d’affrontements directs entre les différents groupes armés.
Didier Reynders avait eu, plus tôt dans la journée, un entretien avec le prince héritier saoudien et ce dernier, selon le ministre, lui avait livré un autre discours sur la Syrie.