« Je suis une femme. Tout artiste est une femme et doit être gouine. Les pédérastes artistes ne peuvent pas être de vrais artistes car ils aiment les hommes. Comme ils sont des femmes ils retombent dans le normal. » Voilà la proposition amusante de notre artiste peintre franco-espagnol décédé il y a trente neuf ans. Provocatrice, elle illustre aussi à merveille le faux débat de la théorie dite « du genre » proposée par une lesbienne étatsunienne névrosée, Judith Butler.
Donc, « je suis une femme » dit Picasso. Bien que je sois homme par mon « corps physique », je suis femme parce que je sais en tant qu’artiste que le « corps de sensibilité » est féminin dans son principe. C’est pourquoi, bien plus déterminé par mon corps de sensibilité que par mon corps physique, je suis féminin. Attiré par le féminin et, me laissant aller à mes penchants artistes « je me fais gouine ». Les artistes homosexuels attirés par les hommes montrent, eux, qu’ils connaissent mal ce fameux « corps de sensibilité », qu’ils se fient davantage à leur corps physique, ne jurent que par le physique, se vivent (trop) comme hommes, se prennent pour des hommes, se croient des hommes (alors qu’ils devraient êtres des femmes « comme tout le monde »), et donc… ne peuvent être de vrais artistes puisque le vrai artiste est, par définition, femme. Voilà pour la première partie de l’affirmation hyper féministe de notre héros que beaucoup de femmes frustrées ont caricaturé en le traitant en tout bien tout honneur de... « machiste ».
Le machiste poursuit logiquement et ajoute : les pédérastes artistes ne peuvent donc pas être artistes, ne peuvent absolument pas l’être car, ignorant l’existence des femmes en dehors d’eux et du féminin en eux, ils se contentent des hommes parce qu’ils ne sont que des hommes ; ils se prennent pour des hommes, ne veulent que de l’homme, alors qu’ils devraient être femmes et être pro-femme s’ils étaient artistes… et donc, comme moi, leur courir après et… faire leur bonheur !
La conclusion terrifiante pour notre « homo-époque », est donc que les homosexuels ne peuvent être artistes à cause précisément de leur « erreur » homosexuelle. Leur homosexualité les fait chuter dans le Même, les embourbe, les fige dans le même, ils ne connaissent pas la libération, l’ouverture, l’éclatement de soi, que procure l’altérité, surtout celle portée en soi, vécue en soi, et projetée au dehors de soi. Ils sont donc quelque part « malades », « pas normaux » et, à ce titre, non seulement ne méritent aucune condamnation mais doivent au contraire faire l’objet d’une extrême bienveillance et de soins attentifs.
On voit par cette sentence picassienne qui oscille entre humour tonitruant et immense sérieux combien une véritable pensée, une pensée émanant d’un artiste conscient de son art, bouscule les « idées » contemporaines ou plutôt les billevesées contemporaines, sur la théorie dite du genre, combien l’homosexualité vécue par les homos mâles – le plus souvent sur le mode de l’arrogance et de la provocation – est pitoyable, combien au lieu d’être une libération, elle est un enfermement, un aveuglement, une blessure que certains petits couillons (et petites couillonnes, car bien sûr les lesbiennes se réjouissent de la veulerie et du ridicule des mâles s’affichant en femelles dans la Gay Pride et minaudant sur des chars fleuris) voudraient nous vendre pour un agrandissement de l’humain, voire le surgissement d’une nouvelle civilisation « arc en ciel ».
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