Zemmour a lancé sa double OPA (sans même proposer un prix pour le rachat des actions, en l’occurrence les votes) sur le RN et LR, sur la droite nationale et la droite libérale, dont il veut être le ciment. La droite des affaires (comme son nom l’indique), celle du travail (mal payé), et de quelques valeurs, mais pas trop. La réaction du RN a été tardive, très tardive, et pas très forte. C’est le moins qu’on puisse dire. On a même l’impression, parfois, que le RN se range inconsciemment en ordre de bataille derrière Moïse, et que son actionnariat/électorat hésite désormais furieusement entre Lui et Elle.
« Nous sommes extrêmement, extrêmement sereins. »
Jordan Bardella : "Je n’entends pas pour l’instant de la part d’Éric Zemmour de politique alternative à ce que nous pouvons proposer" pic.twitter.com/zVYVxXyaMo
— BFMTV (@BFMTV) October 9, 2021
Plus besoin de projet, Zemmour s’en fout, il travaille sur l’image. En publicité, il existe deux sortes de campagnes : celles sur un produit et celles sur l’image de marque. Zemmour se fout du contenu politique, il propose une marque, une idéologie, quelque chose de plutôt cohérent, même si la stratégie est de faire gagner le lobby sioniste sur une autre base électorale. Le RN fait des propositions, mais personne ne les lit, comme personne ne lit celles du PS, à part les militants chevronnés, ceux qui y croient encore, et qui n’ont pas compris la rouerie des dirigeants.
Un cran au-dessus, chez Marine – Bardella est n-1 –, on n’a pas l’air de prendre la mesure de la menace, celle de l’OPA, et Zemmour fonctionne comme Bolloré : c’est un raider. Il a le cash, les lignes de crédit (le RN n’en a pas), il peut acheter ce qu’il veut et qui il veut, Rothschild et JP Morgan sont là pour assurer derrière, ou au-dessus, au choix. Alors Marine durcit son discours, mais elle est de plus en plus inaudible, les micros et les cams étant tous tournés vers Zemmour.
L'assassinat du professeur #SamuelPaty par un islamiste tchétchène, alors qu'il défendait la liberté d'expression, a été un choc.
Son sacrifice doit marquer le sursaut de tout un peuple face à la barbarie de l'idéologie islamiste, dont le seul but est notre asservissement. pic.twitter.com/iQPkuqOZeu
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) October 15, 2021
Pire, s’attaquer en pleine période de rejet du féminisme outrancier (il y a un bon féminisme, c’est celui qui inclut les mecs, qui ne les considère pas comme des ennemis de race) en tapant sur la vision de la femme de Zemmour, c’est perdre des points. C’est une attaque gauchiste vouée à l’échec. Non pas qu’il faille considérer les femmes en bloc comme des salopes, des putes ou des soumises, mais verser dans le gauchisme pour s’attaquer au Z c’est stratégiquement perdant. Le RN y perd sa nature radicale, droitiste, qui respecte pourtant la femme en n’en faisant pas une consommatrice soumise au Système et à toutes ses dérives. La femme RN n’est pas une gauchiasse.
"Je suis totalement en divergence avec la vision de la femme d'Eric #Zemmour. Je suis profondément sûre qu'il y a une égalité entre les hommes et les femmes dans leur capacité à pouvoir participer à l'énergie, à l'avenir, aux responsabilités du pouvoir du pays." #Les4V pic.twitter.com/o87y64bsfC
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) October 19, 2021
Et puis de toute façon, la sexualité, ça reste du domaine de l’intime : notre Président peut être hétéro, aimer les cougars, au fond, tout le monde s’en fout. Marine peut divorcer, Mitterrand peloter les cheveux de la très sensuelle Élizabeth Teissier, Giscard sauter des actrices, sauf Biden avec les mômes, là y a pas débat. Là il faut sortir le gun. C’est ce qu’à fait Zemmour au salon Milipol. Le résumé par Tanguy Pastureau :
Le truc, c’est de marcher sur les traces de Trump. Soral avait raison, un Trump français devait émerger, et le voilà. La campagne va se jouer sur les couilles, et on peut imaginer un président avec des couilles, pour une fois. Sauf que ce seront des couilles sionistes...
Les couilles françaises ne sont pas admises dans l’establishment !
Une légende à cette photo !?#Zemmour pic.twitter.com/aSrBgfnWnA
— Dédé (@JuniorGuibole) October 20, 2021
Ce n’est pas un programme, c’est de l’image de marque. On engramme quelque chose dans la tête des gens : un pouvoir fort, central, qui dégomme ses ennemis, les ennemis de la nation. Naturellement, ce sont les gauchistes et les musulmans qui sont visés, dans la logique anti-islamo-gauchiste d’un BHL ou du CRIF. Il y a juste transmission de pouvoir.
— JulienJa⭐ (@TWITT_ASS) October 21, 2021